Texte collectif de l’Inter-CDC de la Mauricie, La Gazette de la Mauricie, Trois-Rivières, octobre 2015
Constituées à l’initiative des organismes de la communauté, les C orporations de développement communautaire (CDC) sont des regroupements multisectoriels d’organismes oeuvrant en santé et services sociaux, en éducation populaire, en défense de droit, en justice alternative, en famille, et plus. On y retrouve aussi des coopératives et des entreprises d’économie sociale qui partagent les valeurs de justice sociale portées par l’action communautaire autonome (ACA). C’est pour soutenir, représenter, concerter, promouvoir, former, informer, et plus encore, ces organisations, que les premières CDC ont été créées, il y a de cela plus de trente ans. Elles sont depuis, la porte d’entrée du milieu communautaire.
À ce jour, on peut compter sur 61 CDC, représentant plus de 2 600 organisations, à travers 14 régions administratives. Grâce à la Table nationale des CDC, elles sont en lien continu. En Mauricie, les CDC, rurale, semi-rurale et urbaine, deviennent l’Inter-CDC, lorsque réunies, et regroupe le Centre-de-la-Mauricie, des Chenaux, le Haut St-Maurice, Maskinongé, Mékinac et Trois-Rivières. À quelques nuances près, la mission d’une CDC est d’assurer la participation active du mouvement populaire et communautaire au développement socioéconomique du milieu, et ce, dans une perspective globale, alternative et solidaire. Avec la tendance actuelle des différents gouvernements à diminuer les services offerts à la population, cette mission comporte son lot de défis !
Comme tout organisme d’action communautaire autonome, les CDC doivent favoriser la transformation sociale. Par leurs actions, elles doivent contribuer à la lutte à la pauvreté et à l’inclusion sociale. Elles sont souvent des catalyseurs de projets issus du milieu communautaire. Elles font preuve de pratiques citoyennes et sont dirigées par un conseil d’administration indépendant du réseau public.
Depuis des mois, les effets des politiques d’austérité se manifestent concrètement. Par exemple, les demandes d’aide augmentent sans cesse pour les organismes qui oeuvrent en sécurité alimentaire, pour certaines maisons d’hébergement qui traitent de toxicomanie, de violence familiale et pour des organismes spécialisés en santé mentale. Cet automne encore, la Rentrée communautaire sera synonyme de la reprise du travail à plein régime pour des milliers de travailleuses, travailleurs et bénévoles du communautaire. Nous savons tous que leur travail permet à des gens de tout âge, provenant de toutes les classes sociales, de mieux vivre au quotidien. Toutefois, en ces temps d’austérité, plusieurs organismes sont inquiets. Qu’adviendra-t-il de leur financement à la mission ? Quelles seront les recommandations de la Commission de révision permanente des programmes à l’égard des organismes d’action communautaire autonome ?
L’État doit voir le financement des organismes communautaires dans la colonne des investissements, car ce secteur génère des économies substantielles pour le trésor public en étant actif en prévention et en promotion. L’État gagnerait sur plusieurs fronts en appliquant les 18 solutions fiscales proposées par la “Coalition Main rouge” dans son document “10 milliards de solutions”. Les CDC sont convaincues qu’il a les moyens de le faire ! Aussi, notre voix se joindra à celles des étudiantes et des étudiants, des travailleuses et des travailleurs du secteur public, à la Commission populaire de l’action communautaire autonome (ACA) et à la Semaine nationale de visibilité de l’ACA, à la Marche mondiale des femmes et aux manifestations de la TROC-CQM. Ce sont des rendez-vous !