Un herbier pour les riverains du lac Tee

Gabrielle Chaumont, Contact, Témiscaming, le 30 septembre 2015

L’Association des Riverains du lac Tee (ARLT) a réalisé un herbier sur les plantes aquatiques en collaboration avec l’Organisme de bassin versant du Témiscamingue (OBVT).

L’OBVT a déjà réalisé des recensements similaires dans le passé dans le secteur, mais c’est la première fois qu’un inventaire physique est produit spécialement pour les riverains. Ce projet s’inscrit dans le Plan directeur de l’eau du lac Tee. L’herbier est un album recensant trente-quatre plantes aquatiques présentes dans l’écosystème du lac. Les tiges, les feuilles, les racines, les fleurs et même les graines ont été séchées et plastifiées pour figurer sur les pages de ce recueil réalisé dans le but de déterminer quelles sont les espèces végétales qui y poussent et de vérifier si elles prospèrent.

Les spécimens de quenouilles, nénuphars, algues et autres plantes aquatiques ont été recueillis le 6 août dernier à une dizaine d’endroits sur le lac. La collecte a été effectuée par l’ancien président de l’ARLT, Raymond Moreau, un des administrateurs de l’association, Raymond Létourneau, et la stagiaire de l’OVBT, Karelle Gilbert. Les échantillons ont ensuite été analysés et identifiés par le professeur Roger Larivière du Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue de Rouyn-Noranda.

L’herbier permettra aux riverains d’identifier les plantes présentes dans le milieu plus facilement. Il sera aussi utile pour démasquer de nouvelles espèces qui pourraient apparaître, comme par exemple une espèce nuisible. Le fait de trouver dans la nature une plante absente du recueil pourrait donc permettre de reconnaître les premiers signes d’expansion de l’aire de répartition d’une plante. Aucune espèce envahissante n’a été repérée lors de la collecte
d’échantillons.

L’herbier pourra être mis à jour au besoin en y ajoutant d’autres plantes. Il est important de savoir qu’une plante non répertoriée soit en réalité présente depuis plusieurs générations: «Il pourrait encore y avoir d’autres espèces que nous n’avons pas repérées lors de l’échantillonnage», mentionnait M. Moreau. L’herbier aura également une version électronique qui sera disponible sur le site Internet de l’Association des riverains du lac Tee. Selon M. Moreau, ce document pourrait aider d’autres organisations à réaliser des projets similaires ailleurs en région.

En suivant l’évolution des espèces, on peut déterminer la santé d’un plan d’eau. Selon l’OBVT, une prolifération anormale est souvent signe de la dégradation de la qualité de l’eau puisque les plantes se nourrissent de nutriments qui se retrouvent dans la nature en raison d’activités humaines. L’OBVT indique que le lac Tee a conservé son caractère naturel puisqu’il est peu fréquenté, bien qu’il y ait environ quatre-vingt résidences permanentes et chalets saisonniers sur ses berges. Cela en a fait un endroit de choix pour réaliser plusieurs projets pilotes, dont des analyses sur les rives et des inspections de fosses septiques.

 

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