Gabrielle Chaumont, Contact, Témiscaming, le 23 septembre 2015
Le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) effectuait sa tournée de manifestations en Abitibi-Témiscamingue la semaine dernière, afin de dénoncer la lenteur des négociations pour le renouvellement de la convention collective dans le secteur public.
Les représentants de la SCFP et du Centre intégré de santé et de services sociaux de l’Abitibi-Témiscamingue (CISSSAT) se sont rendus à Témiscaming le 14 septembre en fin d’après-midi, après la manifestation d’ouverture à Ville-Marie. Ils étaient une douzaine à manifester leur mécontentement devant le CISSSAT, Pavillon Témiscaming-Kipawa. Pour l’occasion, ils avaient planté des drapeaux portant le logo du SCFP devant l’établissement et avaient apporté une ambulance spéciale représentant les péri soignants, qui sont les employés des établissements de santé qui accomplissent une grande variété de tâches non-médicales.
Les manifestants avaient même préparé un slogan écorchant les politiques du ministre de la santé Gaétan Barrette pour l’occasion : «Une pomme par jour éloigne le docteur Barrette pour toujours».
Le vice-président régional au Conseil provincial des Affaires sociales du SCFP, Paul-André Clermont, dénonçait le manque de progression dans les négociations : «Nous avons eu une trentaine de rencontres mais il n’y a eu aucun avancement considérable», indiquait-il. M. Clermont a ensuite énuméré les différents aspects qui sont au cœur du litige, soit les offres salariales, le gel des salaires, les fonds de retraite, une coupure des heures supplémentaires, l’assurance salaire et la flexibilité de la main-d’œuvre.
Pour sa part, la présidente du SCFP de Rouyn-Noranda, Louise Frenette, dénonçait les changements au niveau des primes de retraite : «Le ministère veut faire le calcul de la rente de retraite sur les huit dernières années au lieu de cinq ans, ce qui va apporter des pertes salariales pour tous les salariés qui vont prendre une retraite. Ce nouveau calcul me prive de près 2300$», dénonçait Mme Frenette, qui en est à sa trente-cinquième année de services. «J’aime ce que je fais mais je n’ai pas les moyens de continuer.
Je n’aurai pas le choix de quitter mon emploi. De plus, ce sont les plus jeunes syndiqués qui vont écoper car ils n’auront pas eu droit aux mêmes privilèges que les anciens», se désolait-elle.
La présidente du SCFP, secteur de l’hôpital de Ville-Marie, Suzanne Moreau, était aussi présente parmi les manifestants. Elle a fait part de ses inquiétudes concernant les coupures des effectifs : «Ça occasionne des pertes d’emplois et d’expertise et les services s’éloignent. Par exemple, les services de notre laboratoire sont en train de tous être relocalisés à Ville-Marie», expliquait-elle. Mme Moreau s’inquiètait aussi pour la relève puisque les jeunes à la recherche d’expertise ou d’emploi quittent la région pour trouver du travail ailleurs.
Malgré la belle température, les employés syndiqués du CISSSAT, Pavillon Témiscaming-Kipawa, n’étaient pas au rendez-vous. «On aime quand les gens embarquent. On a pris la peine de venir et de prendre notre ambulance», disait Mme Frenette, un peu déçue. Les autres manifestations ailleurs en région se sont tenues à La Sarre, Rouyn-Noranda, Amos et Val-d’Or.