Suzanne Tremblay, L'Action de l'Est, Rimouski, septembre 2015
Le 19 octobre, nous aurons à exercer notre droit de vote. Devoir de citoyen oblige. D’ici là, nous avons au préalable la responsabilité de nous informer, de nous documenter, d’échanger avec d’autres, de nous poser l’unique question : Pour qui dois-je voter à cette élection fédérale ?
Je suis d’avis que, pour un grand nombre de personnes, le vote est une décision affective. Pour plusieurs, ni le parti, ni le programme n’entrent en ligne de compte. Seule la personne candidate peut les séduire : elle s’exprime bien, elle a du charisme, elle me paraît sincère, honnête. Et… la décision est impulsive. On fait confiance et pose le X vis-à-vis le nom choisi.
Se pourrait-il qu’à cette élection-ci, on décide de poser un geste positif, plutôt que de voter contre quelqu’un ou contre quelque chose, comme on a peut-être pu le faire dans le passé ? J’ai réfléchi et j’ai décidé de vous mettre dans la confidence ! Je suis née dans une famille nationaliste, je suis
devenue indépendantiste dans les années ’60, comme beaucoup de personnes de ma génération, et je souhaite de tout coeur que le Québec devienne un pays, membre à part entière des Nations-Unies, avant mon dernier souffle.
En attendant ce grand jour, les forces souverainistes indépendantistes et nationalistes de tout horizon doivent se regrouper au Québec et investir
leur énergie à préparer les prochaines élections générales prévues le 1er lundi d’octobre ’18, conformément à la loi sanctionnée le 14 juin ’13 : Loi modifiant la Loi électorale afin de prévoir des élections à date fixe. D’ici là, il y a le 19 octobre prochain, et nous sommes devant une grande responsabilité citoyenne et démocratique : Pour qui voter ?
Voter, primo pour un parti susceptible de prendre le pouvoir et de former le prochain gouvernement. Secundo, pour un parti progressiste, à l’aise avec la création d’emplois et le partage de la richesse, un parti qui s’engage, entre autres, à modifier la Loi sur l’assurance emploi, à financer équitablement la SRC, à soutenir l’agriculture et la forêt, à venir en aide aux familles, principalement celles vivant dans des milieux défavorisés, à mettre sur pied un plan contre la violence faite aux femmes, etc. Tertio, pour un parti foncièrement canadien, qui aime le Canada, qui veut lui redonner ses lettres de noblesse perdus sous le gouvernement Harper, osons le dire, un parti qui veut que le Canada redevienne un pays pacifique et une terre d’accueil pour ceux et celles qui subissent des guerres fratricides. Un parti qui fera du Canada, notre futur voisin, un pays respectable et respecté. Dans Le petit Hébert1, l’auteur nous rappelle qu’Harper avait promis plus de rigueur et plus de transparence. Force est de constater aujourd’hui qu’il est devenu rapidement le plus opaque et le plus contrôlant de tous ceux qui l’ont précédé. À Harper qui se targue de faire de l’économie sa force, la journaliste écrit : la vieille économie – celle qui carbure aux richesses naturelles – est en voie de tuer la nouvelle, qui a besoin d’investissement en matière de savoir et d’innovation pour se diversifier. On sait maintenant que la recherche, qui alimente le savoir et favorise l’innovation, aura été le secteur d’activités le moins considéré, sinon ignoré, par ce PM. Sur ce, je vous laisse à votre réflexion et à votre démarche d’information. Vous l’aurez déduit ou vous le savez déjà : le 19 octobre, en toute lucidité et avec fierté, je voterai Guy Caron en attendant de faire ub x pour mon pays à venir.
1 Chantal Hébert, Le petit Hébert, La politique canadienne expliquée à mon voisin, collection Guide pour tous, L’Actualité politique, août 2015.