Le projet d’écohabitation de Marie-Ève Côté et Jean-Philippe Richard

Louise Lebeouf, Le P’tit Journal de Malartic, Malartic, le 9 septembre 2015

Marie-Ève Côté et Jean-Philippe Richard ont choisi de s'autoconstruire en ayant le moins d'empreintes écologiques possible. Ils ont choisi d'isoler leur maison en ballots de paille. «La paille parce qu'elle est produite dans les champs, parce que c'est un matériau renouvelable, naturel, récupéré, etnon toxique», explique d'emblée de jeu, Jean-Philippe Richard , agriculteurde la relève (3egénération) de la ferme avicole Paul Richard.

Oublions les constructions modernes où le tape-à-l'oeil fait miroiter confort, luxe et solidité. Ici on parle du choix de matériaux nobles, leplus écologiques possible.C'est le projet d'une vie. Marie-Ève et Jean-Philippe se lancent dans l'aventure sans se stresser d'une date butoir pour terminer les travaux. Ils acceptent de grandir avec leur construction. « Cet hiver, on va habiter notre maison et ainsi avancer dans la finition intérieure», mentionne Marie-Ève, conjointe et agricultrice. Ils ont rêvé leur maison , en pensant aux chambres pour la future progéniture, en s'inspirant des maisons familiales et en suivant les judicieux conseils de la famille Tonetti de La Motte qui a une maison de paille.

Dominique Tonetti, architecte, a pensé une maison pour ses parents, toute isolée en paille. Elle a le record du nombre de ballots posés en hauteur. Son expertise, elle la partage avec des passionnés. Pour une structure solide, Jean-Philippe et Marie-Ève ont appris à coudre les ballots ensemble. Ils ont utilisé plus de 800 ballots de paille de seigle provenant de leur culture.« La paille offre une isolation performante tout en permettant la circulation d'air. On évite donc le manque d'aération », explique Jean-Philippe qui a dessiné les plans de leur maison.

La charpente en poutres et tenons est réalisée à La Motte avec l'aide de France Lefebvre, le maître charpentier. Jean- Philippe a travaillé la finition de ses poutres pour apporter une touche personnelle. Les fenêtres sont fabriquées par un artisan ébéniste, Patrick Larivière. « On a fait l'effort de choisir des matériaux provenant d'abord de la région.

Quand c'était impossible, on choississait des matériaux québécois. On peut construire sans plastiques et vinyle», explique Jean-Philippe. Le chauffage sera assuré par un système de planchers chauffants dont les tuyaux seront alimentés par une fournaise aux granules de bois provenant de l'Abitibi. Un foyer fait au Québec sera installé en cas de panne d'électricité.

Beaucoup de boulot Tout est à construire, mais le jeune couple demeure serein devant les tâches à faire. «On est agriculteurs, on connaît ça le travail! D'ici la fin de l'été on va donner la dernière couche de crépi extérieur. Ensuite, on va l'habiter et apprendre à vivre dedans et à connaître nos besoins», expliquent-ils. C'est le projet d'une vie. Pas de première maison, pas de revente et de spéculation.

Ils pensent aux générations futures. «On veut léguer notre maison et y voir grandir les générations futures», rêve ce petit couple hors du commun. Ici, on parle de la création d'un havre de paix où il fera bon vivre en harmonie avec la nature.

 

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