Laurent Gariépy, Journaldesvoisins.com, Montréal, septembre 2015
Située rue Lajeunesse, entre la voie ferrée et le boulevard métropolitain, la galerie Kaf’Art fêtera cette année son 10e anniversaire. Tout commence en 2003 quand Georges Lecours, le propriétaire, décide d’organiser une exposition solo pour sa compagne de l’époque. Il lui faut trouver et louer un local, faire de la publicité, etc.. Enchanté de l’expérience, il prépare quelques expositions ici et là, se monte un réseau de contacts et une « banque » de noms d’artistes. Quand il décide de se lancer à fond, M. Lecours n’a pas de préférence quant au lieu. Le hasard veut qu’une amie lui parle d’un local qui cherche preneur, rue Lajeunesse à Ahuntsic.
Premiers pas
C’est le 4 novembre 2005 que M. Lecours ouvre les portes de la Galerie Kaf’Art, au 9367 rue Lajeunesse. Quiconque connaît un peu le tronçon de cette rue, qui se situe entre l’autoroute 40 et la voie ferrée, sait bien que ce n’est pas le premier endroit auquel on pense pour une galerie d’art. M. Lecours croit d’emblée que le lieu n’a pas une si grande importance et que si lui, en tant qu’organisateur, réussit à attirer des artistes qui ont une certaine réputation à sa galerie, les gens vont se déplacer quel que soit l’endroit si les œuvres d’un artiste en particulier les intéressent.
Une mission
Avec le temps, M. Lecours a réalisé que le voisinage a tout de même son importance. Kaf’Art adopte rapidement une mission d’éducation culturelle et artistique : « Beaucoup de gens qui vivaient autour de la galerie ou que je croisais sur la rue n’étaient jamais entrés dans ce genre d’établissement, se souvient le propriétaire. Donc, ce ne sont pas des gens qui seraient allés au centre-ville ou dans le vieux Montréal pour aller voir une exposition. Souvent, les gens entraient timidement et ne savaient pas que l’entrée dans une galerie était gratuite. Avec le temps, beaucoup de gens des environs ont pris l’habitude de venir y faire un tour.
Toujours selon M. Lecours, ces néophytes ont pris l’habitude d’acheter des cartes, rappelant par la même occasion qu’une carte faite à la main (vendue à la galerie pour la modique somme d’environ 5 $, dans un cadre que l’on peut facilement trouver à petit prix) rendait en quelque sorte l’art accessible à tous.
Agrandissement
Dès l’année qui suit l’ouverture de Kaf’Art, M. Lecours loue le local vacant adjacent. Trois années plus tard, un autre s’ajoute au complexe, qui comprend aujourd’hui trois locaux sur Lajeunesse (la galerie et deux ateliers). Le dernier ajout en date est un local situé sur la rue Legendre. L’établissement propose également une série d’ateliers et de cours.
Si, au début, Georges Lecours n’a pas d’attachement particulier envers le quartier Ahuntsic où il a établi ses pénates, il commence toutefois à prendre part à la vie sociale du coin petit à petit.
Aide aux OBNL
Ainsi, depuis quelques années, Kaf’Art entretient une longue et grandissante collaboration avec le Service de nutrition et d’action communautaire. Une série d’ateliers est offerte par des artistes et des professeurs de Kaf’Art, ainsi qu’un encan silencieux et une exposition dont les profits sont entièrement remis au SNAC. Et, ainsi, Kaf’Art prend sa place dans Ahuntsic.