Geneviève Caron, L’Attisée, Saint-Jean-Port-Joli, septembre 2015
Bon vent, chaud soleil et joyeux équipage, tous les ingrédients étaient réunis pour faire de la Fête des chants de marins un succès retentissant. Le bilan provisoire de l’évènement laisse entrevoir l’un des meilleurs achalandages de la petite histoire de cette grande fête maritime. Comme quoi l’appel au « retour à la source » a été entendu.
En effet, tout au long des festivités, les différents sites étaient bondés de participants enthousiastes. Les activités présentées pour la première fois ont d’ailleurs spontanément gagné le cœur du public, notamment de la table ronde présentée au Musée de la mémoire vivante au sujet de l’héritage des goélettes. Sous la gouverne de l’ethnologue Alain Franck, les capitaines Luc Harvey, Marc Harvey et Aubert Michaud ont échangé devant une salle comble. Aussi, la place réservée aux premiers navigateurs du Saint-Laurent, les premières nations, a séduit les habitués du festival et attiré de nouveaux adeptes. Les festivaliers ont été nombreux à profiter de la présence chaleureuse du chef héréditaire algonquin, Dominique Rankin.
L’incontournable programmation musicale a aussi offert son lot de moments précieux. Le répertoire était aussi vaste que la mer qui l’a inspiré, traversant 400 ans d’histoires jusqu’aux compositions contemporaines. La bonne humeur contagieuse des quatre gaillards formant Act of Mutiny, la poésie nostalgique de Bâbord-Tribord, la camaraderie de pirate des sept membres de Avis de grand frais et le répertoire nomade de Brise-Glace ont tantôt bercé les cœurs, tantôt mené le bal. La visite imprévue d’un enfant chéri de la fête, le jeune auteur-compositeur-interprète anglais Chris Ricketts, a donné lieu à une série de prestations surprises pour le plus grand plaisir de tous.
Et que dire du concert harpe et voix offert par Véronik Carrier et Sonia Joannette sur l’horizon du Saint-Laurent, de quoi croire aux sirènes définitivement. Présenté pour la deuxième fois seulement depuis sa création, le spectacle « Les mots de la mer », mis en scène par Michel Faubert, a mené le public à bon port sous pavillon de poésie. Autre moment de grâce, le spectacle « Hommes de vase », de la chorégraphe Chantal Caron, a rassemblé plusieurs centaines de spectateurs lors de ses deux représentations.
Pour la capitaine du navire, la présidente Louise Fortin, nul doute que cette 17e Fête des chants de marins a livré la marchandise grâce à des artistes généreux et un équipage de bénévoles dévoués, manœuvrant avec le sourire jusqu’à destination.