Territoire convivial pour les marcheurs ? Les opinions divergent !

Elizabeth Forget-Le François,
Journaldesvoisins.com,
Montréal, septembre 2015

Riche en végétation et orgueilleux de ses berges, Ahuntsic-Cartierville se voit souvent accoler l’image de campagne en ville. Malgré ce paysage aux allures bucoliques par endroits, le secteur est-il convivial pour les piétons qui sillonnent l’arrondissement? Journaldesvoisins.com est allé à la rencontre des résidants afin de récolter leurs témoignages.

« La rue Fleury, je l’adore autant du côté ouest qu’à l’est », claironne Carole Dunberry, secrétaire médicale au Centre d’urgence Salaberry. La dame confie parcourir l’artère commerciale au quotidien, aussi bien pour prendre l’air que pour faire ses emplettes dans les nouveaux commerces fins ayant contribué à la revitalisation de Fleury Ouest (FLO).

 

Expériences différentes

 

Elle n’est pas la seule à aimer marcher dans son quartier. Anne-Marie affirme parcourir toutes les rues dans tous les sens en compagnie de son fidèle compagnon à quatre pattes. « On est bien, on aime ça, on ne déménage pas », lance la dame avant de poursuivre sa promenade sur FLO.

Croisée quelques minutes plus tard, Annette n’est pas aussi enthousiaste. Celle qui sort au moins trois fois par jour pour faire prendre l’air à son chien voit souvent son plaisir gâché par les cyclistes. « Je viens encore de me faire presque passer sur le corps par deux bicycles », raconte la dame, le visage encore empourpré.

 

Automobilistes, stop!

 

Bien que Nadim trouve agréable de se balader dans Cartierville, il souhaiterait un peu plus de vigilance de la part des automobilistes. « Après le travail, je veux rentrer chez moi et souvent les voitures pensent qu’elles se croient tout permis et elles foncent », indique le jeune homme. Il affirme ne pas pouvoir se fier à la traverse de piétons pour assurer sa sécurité en descendant de l’autobus à l’intersection du boulevard de l’Acadie et de la rue Viel.

 

Pas invitant

 

Native de l’arrondissement, Ingrid Chiraz est catégorique. À son avis, l’arrondissement est tout sauf invitant pour les marcheurs. « Ce n’est pas évident de traverser les rues et moi je suis jeune, agile et je cours vite. Imagine une vieille dame avec ses sacs », déplore l’étudiante en pensant au boulevard Henri-Bourassa et à l’avenue Bois-de- Boulogne. Elle pointe également du doigt les chantiers de construction aux allures de champs de bataille aux abords du métro Sauvé.

 

Pas la nuit…

 

Kim réside à quelques rues de l’hôpital du Sacré-Coeur. Elle confie ne pas se sentir à l’aise à pied, la nuit tombée, en raison de l’amalgame de différentes classes sociales dans son secteur. « Au dépanneur du coin, des fois, il y a du monde… Je ne voudrais pas être toute seule quand je les rencontre dans la rue », indique-t-elle, au sortir du restaurant Paulo & Suzanne sur le boulevard Gouin Ouest.

 

Mieux qu’ailleurs

 

Guy se sent pour sa part tout à fait en sécurité, surtout lorsqu’il compare Ahuntsic aux nombreux endroits visités en Amérique du Sud. Établi dans l’arrondissement depuis 1933, il parcourt le territoire de long en large en prenant le temps d’apprécier sa beauté. « Le parc-nature de l’Île-de-la-Visitation, c’est très joli. Toutes les semaines je fais une ou deux fois le tour », raconte le vieillard au regard vif.

Dans l’atmosphère tamisée du Petit Flore, sur La Promenade Fleury, Jean- Nicolas et Charles confirment que le quartier n’a rien à envier. « Les grosses intersections ont toutes des signes piétons et il y a même parfois des feux de circulation avec un signal sonore pour les personnes aveugles », souligne l’un des serveurs affectueusement surnommé capitaine Coco.

Pour conclure, son collègue ajoute que son « quartier Rosemont–La Petite-Patrie me semble beaucoup plus hasardeux pour les piétons. Les rues résidentielles demeurent plus résidentielles et il y a pas mal moins de circulation de transit ici que dans le Plateau. »

classé sous : Non classé