Alain Martineau, Journaldesvoisins.com, Montréal, septembre 2015
Les Cercles de Fermières sont encore bien en selle en cette année anniversaire : le 100e pour l’association provinciale et le 40e pour le cercle d’Ahuntsic. La désignation étonne en 2015, car à peine 2 % des 34 000 membres des Cercles vivent sur une ferme. Mais qu’en est-il de l’avenir de ce mouvement, le «gardien du patrimoine culinaire et artisanal québécois »?
Tradition qui revient
Plusieurs avancent qu’il y a un certain retour du tricot et de la couture. On veut faire soi-même. Or, c’est justement la tasse de thé du groupe, qui ne fait que poursuivre la tradition dans chacun de ses 640 cercles.
Cette année, l’Association a lancé l’opération tricot graffiti. Dans chaque patelin, les membres des Cercles devaient concocter des oeuvres tricotées pour orner un banc public ou un arbre, par exemple. « On a toutes fait la même activité en même temps. On voulait ainsi attirer le regard des gens partout au Québec, a indiqué Aline Locas, ex présidente du Cercle dans Ahuntsic, toujours active. Certaines étaient frileuses quant à cette initiative originale, mais ce fut une belle réussite ». Devant le local du Cercle d’Ahuntsic, on a tricoté des parapluies aux couleurs multiples. L’entrée du 2574, rue Fleury, au nord du parc des Hirondelles, présente des œuvres originales, inspirantes.
Ahuntsic en fête
Le Cercle de Fermières d’Ahuntsic compte près de 90 membres qui contribuent avec leur cotisation à faire fonctionner les activités de la maison. Le groupe reçoit des subventions et profite du bâtiment fourni par l’arrondissement. Mais si le recrutement va bien, il n’est pas toujours facile de trouver des gens pour siéger au conseil d’administration et qui acceptent des responsabilités.
France Gosselin est arrivée tout récemment. Elle a choisi de venir dans Ahuntsic même si elle demeure à l’extérieur de l’arrondissement. « C’est qu’ici, il y a des activités sur une base régulière, contrairement à Saint-Laurent. Je comptais rester en retrait pour ma première année. Mais j’ai vu qu’il y avait un besoin de relève et je me suis impliquée », a-t-elle affirmé.
De cette façon, le quorum du conseil d’administration est atteint et les activités du groupe peuvent continuer, sinon, il aurait fallu mettre la clé sous la porte. Mme Locas a son explication. « Nous avions autrefois beaucoup de femmes, dit-elle, qui avaient passé leur vie au foyer. Être membre du conseil était pour elles très valorisant, mais pour les autres, celles qui prenaient une retraite bien méritée après un long travail, c’est plus difficile ».
Belle ambiance
Comme le mentionne la présidente sortante Claudette Lepage, une belle dynamique s’installe quand vient le temps de participer aux activités : cours de base et de perfectionnement, notamment pour la jeune relève, concours, etc. Et le contact humain vaut son pesant d’or. « L’amitié est importante, on accueille des femmes de divers milieux, certaines composant avec des problèmes. L’ambiance est bonne », a-t-elle rappelé. Au deuxième étage de l’établissement, une quinzaine de métiers à tisser sont offerts aux participantes. L’endroit abrite aussi une bibliothèque bien garnie. Claudette Lepage estime qu’Ahuntsic a « le plus beau local du Québec ». Dans les prochaines semaines, les gens seront invités à faire un petit tour au Cercle. Le dimanche 27 septembre s’y tiendra une journée portes ouvertes à l’occasion des Journées de la culture.
Un bazar aura lieu en octobre puis une exposition suivra à la mi-novembre alors que les artisanes vendront les produits qu’elles auront elles-mêmes confectionnés.