Salut BB King !

Dan Touche et Rozi, camelot Jarry/Lajeunesse, L'Itinéraire, Montréal, le 15 août 2015

À la suite du décès de BB King en mai dernier, on a demandé à Guy Bélanger, harmoniciste bien connu de rassembler ses amis musiciens sur la scène du Festival de jazz afin de rendre un vibrant hommage au légendaire roi du blues. Il revient sur cette expérience hors du commun … dans ses propres paroles.

 

Comment as-tu été choisi comme maître de scène?

À l'annonce de la mort de BB King, le Festival de jazz s'est tourné rapidement de bord. Ils voulaient lui rendre hommage. Ils ont tout de suite appelé René Moissant, mon gérant. Je travaille avec lui depuis 2004,  soit depuis Gaz Bar Blues. C'est plus que mon agent, c'est mon chum. C’est avec lui que je fais mes albums. Tout de suite ils ont appelé Ti-Guy : «Pourrais-tu nous monter un show en hommage à BB King, pis, là tout de suite?» J'ai starté là.

On a écouté plein de tounes et choisi les chansons, les chanteurs et les musiciens qui allaient en faire partie. On a prévu deux représentations et il n'y aurait pas les mêmes tounes, ni les mêmes invités pour les deux.

J'ai demandé à Jean-Fernand Girard, qui est chef d'orchestre de Bob Walsh, un de mes grands chums: « Veux-tu faire les arrangements pour les cuivres?» Ça commençait à être énervant pas mal parce que c'était déjà pour dimanche et il restait les répétitions à faire samedi et je voulais trouver tous mes musiciens.

 

As-tu connu BB King?

J'ai eu le plaisir de le rencontrer une couple de fois. La première fois, c'était il y a vingt ans. Cette année-là, en 1995, j'ai fait la première partie de son show au Forum de Montréal. Il était avec Buddy Guy puis après sept ou huit ans, avec Bob Walsh, qui a fait la première partie à la Place des Arts. Je me souviens que c'est à cette époque qu'il a commencé à diminuer, car il était en chaise roulante et pour le pousser il avait Buddy Guy. SB King, c'était un bon Monsieur.

 

Dans le répertoire de BB King, quelles sont les chansons qui sont les plus exigeantes à faire?

BB King, ça reste du blues standard. The Thrill is Gone, Lucille, c'est du blues standard, c'est pas comme de la chanson pop où les airs sont tous différents. Dans le blues, c'est juste trois accords, mais c'est la voix et la prestation de BB King qui sont plus importantes que les tounes elles-mêmes. C'était lui, la façon qu'il jouait, qu'il se comportait.

 

Quelle chanson vient le plus te chercher? Pourquoi?

C'est The Thrill is Gone pour les paroles, pour la façon qu’il la chantait. C'est un blues en mineur. Dans tout le répertoire de BB King, c'est la seule qui vient me chercher comme ça.

 

Aurais-tu aimé jouer avec BB King?

Oui, certain. Mais je n'en ai malheureusement pas eu ta chance. Par contre, j'ai jammé avec d'autres vieux bluesmen. Des légendes comme Jimmy Jackson avec qui j'ai enregistré mon dernier album en 2014 à Chicago.

 

Cet hommage s'est fait sur l'une des plus grandes scènes du Festival de Jazz, avais-tu des appréhensions?

Je l'avais fait une fois cette scène-là, il y a quatre ans, avec les Colocs. C'était big il y avait entre 50 000 et 60 000 personnes Oui, oui, j'avais ben des appréhensions. Parce que, pour fêter le blues, je pense que c'était la première fois qu'on nous offrait une vitrine comme ça. C'est rare qu'un show qui est consacré aux blues se fasse sur cette scène-là. D'habitude on a des scènes plus petites, dans les parcs où il y a environ 6000 personnes.

C'est tellement énervant parce que, quand la toune part, tu n'y penses plus et tu vois juste tes premiers cent pieds devant toi. Le reste, tu ne le vois plus. Le plus important est que musicalement ça fonctionne et que ça roule.

 

Qui est-ce qu'il y avait sur la scène avec toi?

J'avais dix invités plus une dizaine de musiciens sur scène, ce qui fait qu’il y avait bien du trafic! Bob Walsh. Jordan Officer, Paul Deslauriers, Jimmy James. Oui Jimmy, ça fait longtemps qu'il mérite d'être là aussi. Mike Goudreau, c'est un gars qui fait du blues depuis très longtemps. Et il Y avait Brian Tyler, Angel Forest, Mathieu Holubowski et Kim Richardson. Tout ce beau monde et plus encore sous la direction musicale de Jean-Fernand Girard.

 

Tu avais donc une bonne équipe?

Oui c'était tous des chums. Pis écoute, je ne veux pas revenir là-dessus mais je ne pouvais pas inviter tout le monde parce que là, il aurait fallu faire un show de quatre heures! On avait prévu juste 22 tounes.

 

classé sous : Non classé