Vincent Di Candido, Échos Montréal, Montréal, août 2015
La Ville de Montréal a raison de demander l’appropriation territoriale du Vieux-Port au gouvernement fédéral. Le Port de Montréal est un secteur primordial de la ville depuis sa fondation en tant que Ville-Marie. Il constitue une composante essentielle de la trame touristique montréalaise, et s’avère encore à notre époque un point d’entrée crucial pour le transport import/export des marchandises commerciales.
Il est donc non seulement logique que la ville en ait la gestion, mais le Vieux-Port serait en outre beaucoup mieux géré par cette dernière, qui pourrait mettre en valeur la richesse patrimoniale de ce site québécois unique et avoir enfin les coudées franches pour restaurer un endroit comme les anciens silos à grain par exemple, juste en face du fleuve et laissés à l’abandon depuis plusieurs décennies. Dans le même ordre d’idées logiques et pleines de bon sens, le Maire Denis Coderre aimerait inclure ce rapatriement avant le 375ième anniversaire de notre ville en 2017, date qui coïncidera également avec le 150ième anniversaire de la confédération. Malheureusement, il n’a à ce sujet toujours pas eu de réponse positive de l’ancienne ministre des Travaux publics, Diane Finley, devenue depuis ambassadrice à Paris. Interrogée à ce sujet, cette dernière reste laconique et se contente simplement de répondre que cette question n’est pas sur son agenda !
Il convient donc de tempérer l’optimisme du maire Coderre, qui souhaite recevoir l’aide du lieutenant québécois du gouvernement Harper, Denis Lebel. Or, il y a un bémol, ce dernier n’a fait aucune déclaration d’un quelconque appui à cette demande, alors que le gouvernement de son chef Stephen Harper a au contraire démontré à moult reprises ses velléités de centralisation.
Le seul espoir sur lequel notre maire peut s’appuyer est l’approche des élections fédérales prévues pour cet automne, et pour lesquelles la recherche de votes devient un puissant incitatif à l’accommodation fédérale.
Il est par ailleurs également impératif que Québec s’implique enfin dans le dossier de cette demande sur un sol québécois. Le Vieux-Montréal est un trésor patrimonial, architectural et urbain qui appartient aux Québécois, et on a le devoir d’en assurer la gestion et d’effectuer la promotion de son patrimoine historique en conjugaison avec la multitude de projets à venir à l’aube des importantes festivités du 375ième anniversaire de la ville, qui résulteront pour Montréal en une vitrine de grande qualité à l’échelle mondiale.