De camelots à journalistes

Nafi Alibert, L’Itinéraire, Montréal, le 1er juillet 2015

Objectif: Transformer vos camelots en véritables journalistes autonomes capables de r éaliser des reportages comme ceux qui ont été publiés, il y a 15 jours, dans La Presse et La Presse+.

Les profs principaux: Katia Gagnon, Michèle Ouintet et Martin Tremblay

 

C'est une grande première pour La Presse et L'Itinéraire. Le quotidien et votre magazine de société se sont associés pour offrir une série d'ateliers de formation en journalisme à quatre participants de L'Itinéraire. Formés par la crème des journalistes, Marie-Andrée, Mario, Guy et Yanick ont été les stagiaires privilégiés de classes de maîtres dispensées dans les locaux revampés de La Presse le mois dernier.

« C'est une bonne façon de contribuer à la communauté en montrant des techniques de journalisme à des gens qui en ont besoin pour progresser au sein de L'Itinéraire et écrire davantage de textes, pour être moins camelots et plus journalistes. » – Katia Gagnon

 

Retour l'école

 

Des cours théoriques mis sur pied par Michèle Ouimet et Katia Gagnon, l'ABC du terrain expliqué par Hugo Meunier, des reportages publiés dans les différentes plateformes de La Presse…  Avec cette collaboration exclusive, les camelots de L'Itinéraire ont de quoi rendre jaloux la plupart des étudiants en journalisme!

Mardi 2 juin 2015, 1Oh. Marie-Andrée. Yanick et Guy sont installés à leurs pupitres et suivent, les oreilles grandes ouvertes, leur troisième journée de formation à La Presse.

« Mon métier est semblable à celui d'éclairagiste : je regarde l'actualité, et moi je peux placer ma lumière comme je veux.» Aujourd'hui, c'est le célèbre chroniqueur et blogueur Patrick Lagacé qui explique les principes de base de la chronique à nos apprentis journalistes. «La chronique permet de dire «je pense que », expose-t-il, mais il faut aussi essayer de limiter au maximum les poignées que les autres vont pouvoir prendre pour vous reprocher de ne pas être objectif.»

Un cours suivi avec attention, car les participants ont l'habitude d'écrire surtout ce genre de textes dans L’ltinéraire. «Je comprends l'importance de l'objectivité en journalisme, mais je me sens trop militante pour m'effacer systématiquement dans les textes que j'écris pour L'ltinéraire, lance Marie-Andrée à la classe, je ressens encore ce besoin de dénoncer ce qui doit l'être.» «Je veux aussi faire réagir, lui répond Patrick Lagacé. Mais je ne suis pas un acteur social. Je donne mon opinion et puis c'est tout. » . À mesure que les minutes du cours défilent à toute vitesse, les échanges se poursuivent ainsi entre ces stagiaires hors du commun et le journaliste de carrière.

 

Pendant ce temps …

 

Armé de son Nikon, Mario est sur le terrain en compagnie de David Boily, photojournaliste à La Presse. « Ce matin, on est allé couvrir une conférence de presse et prendre des photos d'un bar à jus pour le cahier Pause », raconte David Boily à leur retour d'affectation.

Pour Mario, l'idée est de pratiquer la prise de vue dans différents contextes. L’apprenti photographe se souvient encore de l'exercice de la semaine précédente : réaliser un photoreportage de portraits de touristes dans le Vieux-Montréal.

« Ce n'est pas facile de s'imposer devant les gens pour les prendre sur le vif et leur demander l'autorisation après ». confie-t-il. Grâce à l'encadrement de David Boily et de Martin Tremblay, autre photojournaliste à La Presse, Mario a vite oublié sa gêne et s'adapte, comme ses formateurs l'ont fait avant lui, à cette réalité. « Je suis un gars gêné à la base. admet David Boily. Mais quand j'ai la caméra en main, j'y pense pas, je ne suis plus mal à l'aise. Mais c'est sûr que dans un reportage sur les Hells Angels, on est mieux de demander la permission avant de shooter!»

 

Une journée bien remplie

 

Après la pause-repas, vient le temps de la correction des textes qui ont été produits lors de la première semaine de formation. «On s'adapte au niveau de chacun. commente Katia Gagnon, certains ont besoin de plus de corrections de base, d'autres ont un assez bon niveau de français » C'est le cas de Marie-Andrée : «j'ai fait des études universitaires,  donc je savais écrire, mais il me manquait une méthodologie pour être plus efficace lorsque j'écris mes textes.»

Comment diriger une entrevue? Comment prendre des notes? Comment organiser son calepin, etc.? Ce sont aussi tous ces trucs et astuces de journalistes que Katia Gagnon et Michèle Ouimet ont transmis aux participants. « On ne savait pas trop à quoi s'attendre. Tout ce qu’on savait c'est que L'Itinéraire avait sélectionné des participants qui avaient le potentiel pour faire un job de journaliste à La Presse. On constate que c'est vrai: ils sont capables d'écrire des articles et ont un certain talent pour l'écriture», reconnaît Katia Gagnon.

Quant à Mario, il envisage déjà un retour aux études pour suivre une formation en photographie. Il ne lui reste plus qu'à mettre des sous de côté pour s'acheter enfin cet appareil dont il rêve tant. «Mario partait de loin, presque de zéro au point de vue de la technique photo, mais il commence déjà à maîtriser et à bien assimiler le fonctionnement d'un appareil. Comme tout le monde avec la pratique, cela va s'améliorer », termine David Boily.

 

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