Lutte contre l’intimidation en milieu scolaire

Guillaume Rosier, Le Trait d'union du Nord, Fermont, le 29 juin 2015

Après l'inauguration de la statue « L'esseulée » en 2013 et la venue du comédien Jasmin Roy l'année dernière, l'école Des Découvertes et la Polyvalente Horizon-Blanc poursuivent leur lutte contre l'intimidation. L'année scolaire 2014-2015 a notamment été marquée par la création d'un comité communautaire contre l'intimidation. Comme de coutume, primaire et secondaire ont travaillé en étroite collaboration.

Le moins que l'on puisse dire, c'est que les établissements scolaires fermontois ne ménagent pas leur peine pour endiguer le fléau de l'intimidation, au point de prendre de l'avance dans ce domaine par rapport à d'autres établissements de la région ou du reste de la province.

Depuis l'adoption en juin 2012 de la loi 56, chaque établissement scolaire du Québec doit mettre en place des mesures pour lutter contre l'intimidation. Cette année, la Polyvalente Horizon-Blanc a reçu le soutien de la Fondation Jasmin Roy, qui a apporté son aide pour la mise en place de solides structures de lutte contre l'intimidation. M. Roy, qui a été victime de violences homophobes dans sa jeunesse, a créé la fondation en 2010 pour lutter contre toute forme de violence en milieu scolaire.

 

L'intimidation à Fermont

D'après Nancy Emond, intervenante pour la fondation Jasmin Roy à la Polyvalente Horizon-Blanc, une douzaine de cas d'intimidation ont été signalés cette année, primaire et secondaire confondus. « C'est un chiffre qui reste encore élevé. Cependant, c'est une bonne chose que l'on ait pu déceler ces cas d'intimidation. Cela nous a permis de les traiter », affirme Mme Emond.

Selon l'intervenante, la particularité du milieu fermontois se répercute parfois à l'école. Elle explique : « À Fermont, il n'existe pas ou peu d'ethnies différentes, contrairement à Montréal par exemple. Il n'y a pas de problème de ce côté là. Par contre, on ressent l'impact que peut avoir la minière dans le milieu scolaire. À la cours de la récréation, j'ai déjà entendu un enfant voulant jouer avec d'autres se faire répondre « Non, on embauche pas de ce temps-ci ». Comme partout ailleurs, le comportement des parents se reflète sur celui des enfants. »

 

Le « 2-1-1 »

Les plans de lutte des établissements scolaires fermontois comprennent des outils pour la prise en charge des victimes, des témoins et des agresseurs. Les établissements ont instauré des procédures précises à suivre lors de signalements d'intimidation, tel que le « 2-1-1 ». Les intervenants se donnent 48 heures pour prendre contact avec les personnes impliquées dans un cas d'intimidation, une semaine pour analyser la situation et trouver des solutions, un mois pour vérifier si le problème est bel et bien réglé.

 

« Il y a une responsabilisation qui s'opère au niveau des élèves, et c'est tout à fait le but que nous recherchions », souligne Nancy Emond. « La prochaine étape sera de sensibiliser davantage les parents à la problématique. Parfois, les enfants sont plus avancés sur le sujet que les parents », indique l'intervenante. À noter que primaire et secondaire échangent leurs informations et uniformisent leur modes opératoires par souci d'efficacité.

 

Impliquer la communauté

Parmi les acteurs clés de la lutte contre l'intimidation en milieu scolaire, on peut nommer Mme Emond, les éducatrices en comportement, la direction ou encore le nouveau comité communautaire contre l'intimidation, qui comprend les intervenants mentionnés précédemment ainsi que l'infirmière scolaire, un élève inscrit au secondaire, des représentants de la Ville de Fermont, de la Sûreté du Québec, de la minière, du syndicat des Métallos et de la Maison d'aide et d'hébergement.

Ce comité, mis en place au début de l'année, a été cité en tant que « comité coup de cœur » par l'Institut pacifique, un partenaire de la fondation Jasmin Roy. Il organisera des activités de sensibilisation dès la prochaine année scolaire. « On espère que notre lutte contre l'intimidation à l'école contribuera au rayonnement de toute la communauté. C'est l'objectif ultime », explique Nancy Emond.

L'intervenante espère que la Fondation Jasmin Roy soutiendra à nouveau la Polyvalente pour une deuxième année, afin de consolider les outils mis en place cette année. « Avoir eu la chance de côtoyer Jasmin Roy et de faire partie de son équipe de travail, a été pour moi un privilège, l'accomplissement d'un rêve de carrière mais surtout un honneur! », conclut Nancy Émond.

 

 

classé sous : Non classé