Heureuse d’être à la retraite après 35 ans de service à la CSRS

Denyse Tremblay, Regards, Sherbrooke, juillet-août 2015

Native de Piopolis, Rachelle Doyon déménage à Sherbrooke avec sa famille, alors qu’elle avait 14 ans. Son père, M. Albert Doyon est décédé en 2003, et sa mère Simone vit en résidence pour personnes âgées. Rachelle a trois sœurs et un frère : Marie-Marthe (décédé en oct. 1999), Monique, Claudette et Robert. Elle a fait ses études secondaires à l’école Le Ber et elle s’est perfectionnée comme key-punch en informatique à l’Institut de secrétariat de la rue Gordon, à Sherbrooke. En 1969, elle fut embauchée par la Commission scolaire de la région de Sherbrooke (CSRS), où elle travailla durant 35 ans. En 2004, elle prit une retraite bien méritée.

 

Que faites-vous depuis votre retraite?
— « Je joue aux quilles avec des amis de la CSRS en moyenne deux fois par semaine. Je marche, je vais au cinéma et je joue au golf. Depuis un certain temps, je rendais visite à une dame de mon immeuble pour jouer aux cartes, mais elle est décédée en janvier dernier. Présentement j’offre mes services à Madame Olive Beauregard, qui vit dans mon bloc, pour aller faire ses commissions. »

 

Parlez-moi de votre mère?
— « Je suis aidante naturelle pour ma mère. Je l’accompagne chez la coiffeuse et je vais la voir régulièrement. » Vous avez trouvé cela difficile sa maladie? — « Oui, énormément, car je sais qu’elle a perdu son autonomie, cela m’affecte beaucoup, j’aurais voulu la garder chez moi, mais c’était trop demandant, et ma santé ne me le permettait pas? »

 

Que voulez-vous dire?
— « J’ai eu deux cancers et, suite à la maladie de mère, j’ai fait des crises d’angoisses. J’avais perdu toute mon énergie, le goût des activités, je n’avais plus faim, ce fut pénible. »

 

Depuis, avez-vous accepté sa maladie?
— « Oui, mais je l’ai perdue comme confidente, et cela fait un énorme vide dans ma vie : j’étais super proche d’elle. »

 

Si vous me permettez, on peut dire que les rôles de confidentes sont inversés?
— « Oui, et ce n’est pas facile. Je commence à passer à travers ce processus d’acceptation. »

 

Vous avez un fils, n’est-ce pas?
— « Oui, Simon, âgé de 28 ans. Il est ingénieur en informatique et présentement il termine sa maîtrise en robotique coacher à l’Université de Sherbrooke. Il travaille à Lévis chez Creaform, une firme d’ingénierie 3D. Je suis tellement fier de l’homme qu’il est devenu! »

 

Vous aimez les voyages?
— « Oui, par le passé, je suis allée en République Dominicaine, à Cuba, au Mexique et j’ai fait deux croisières que je referais n’importe quand. Par contre, j’ai la phobie des avions, alors j’évite les voyages qui m’oblige de prendre l’avion, car j’ai remarqué que plus je le prenais, pire était ma phobie. »

 

Qu’est-ce qui vous rend triste?
— « La maladie de ma mère, le jugement non fondé, l’hypocrisie et la manipulation. »

 

Qu’est-ce qui vous manque?
— « J’aimerais avoir un compagnon de vie (en riant), me sentir importante à ses yeux, valoriser et partager de bons moments de la vie et me sentir moins seule. »

 

Vous avez une anecdote à raconter sur vos années passées à la CSRS?
— « Oh oui! Ce fut lorsque mes compagnes de travail et moi avions joué un tour à Réal Bolduc, qui quittait la CSRS pour se partir en affaire. On lui avait mis des confettis partout dans son auto et on savait que lorsqu’il ouvrirait le ventilateur d’air, il en aurait partout. En plus, on lui avait mis de la vaseline sur les poignées de son auto, car il terminait tard le soir et il ferait noir lorsqu’il sortirait. Chaque fois que je le raconte, j’en ris encore… Sans rancune, Réal! »

 

Y a-t-il eu un moment spécial de votre vie?
— « La naissance de mon fils, car durant ma grossesse je me sentais tellement bien, je n’ai eu aucun problème et j’ai eu un bon accouchement. J’ai une amie Ginette, qui demeure à Rock Forest et qui est une excellente confidente pour moi : j’aimerais lui dire merci de faire partie de ma vie. Une autre chose importante, tous les jeudis soir, c’est la rencontre avec mes amis et amies de la CSRS. On va souper ensemble, on fait des activités et on discute beaucoup, car on est devenu très proche. »

 

Comme conclusion, vous diriez quoi?
— « Profitez de chaque instant de bonheur; ne vous attardez pas uniquement aux moments tristes, mais dites-vous que demain sera meilleur. Évitez-le négatif. »

 

 

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