Brasser des affaires à Montréal

David Provost Robert, Échos Montréal, Montréal, juin 2015

C’est à Montréal que s’est déroulée, du 8 au 10 juin dernier, la 21e édition du Forum économique international des Amériques (FÉIA). Lors de cet événement accueilli par l’hôtel Bonaventure, ce sont ainsi quelque 3500 personnes qui se sont rencontrées, essentiellement des dirigeants issus de divers milieux, publics comme privés, pour discuter des principaux enjeux économiques et échanger sur leur vision de la mondialisation et des défis qu’elle doit relever, sur le thème de « Bâtir une économie équilibrée ».

Les participants ont assisté à une variété de conférences, souvent données par des personnalités connues. Parmi celles-ci, mentionnons la présence de la ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie de la France, Ségolène Royale, du premier ministre du Québec, Philippe Couillard et du président et chef de la direction de Transcanada, Russel K Girling.

Les différents conférenciers qui se sont succédé tout au long de la semaine ont échangé, et parfois même débattu, sur des enjeux touchant des sujets aussi divers que : mobilité de la main-d’œuvre, régimes de cotisations, transparence en gouvernance et même développement durable.

 

Réseauter pour brasser des affaires

 

Au-delà des conférenciers et des débats d’idées, il s’agissait aussi d’une occasion pour réseauter et brasser des affaires, les participants voguant d’un atelier à l’autre sans éviter les conversations dans les couloirs, l’un des principaux intérêts du forum. En effet, contrairement au G7, qui avait lieu cette fin de semaine, la conférence de Montréal n’est pas constituée que de chefs d’États, limitant ainsi les décisions qui peuvent y être prises. Par contre, l’événement n’est pas sans influence et celle-ci peut principalement se faire sentir à long terme.

« Je souhaite que cet événement ait été un tremplin pour d’autres négociations. Les gens ont pu entamer des discussions sur un dossier et pourront ainsi en récolter les fruits plus tard, alors qu'ils se reverront lors d'un sommet plus officiel grâce justement à leur précédente rencontre », espère le président et chef de la direction de l’événement, Nicolas Rémillard.

Il est vrai que des représentants politiques et des chefs d’entreprises ont partagé, durant ces quatre jours, la même table. Une proximité qui importe pour monsieur Rémillard, pour qui l’apport du privé dans le développement économique est essentiel et ne saurait être négligé. « Je pense que dans toute économie équilibrée, le privé doit faire partie des négociations.

C’est un levier important afin de stimuler l’économie, c’est vrai partout dans le monde et c’est aussi vrai à Montréal », a-t-il affirmé.

 

Pour une économie verte

 

Le développement durable et l’environnement ont occupé une grande place lors du forum. Pour Nicolas Rémillard, ces sujets sont maintenant des incontournables de la mondialisation et les milieux économiques en prennent maintenant acte.

En 1995, année du premier forum, le sujet était mineur, il est maintenant sur toutes les lèvres. « Lorsqu’une compagnie vient s’installer dans une région, elle doit prendre en compte l’environnement, la qualité de l’air, et plusieurs autres facteurs; la dynamique a beaucoup changé.» Alors que le développement durable fait maintenant partie des grandes négociations commerciales, «on ne parle plus que de l’environnement, mais on aborde ce sujet dans une perspective de développement économique.»

 

La francophonie mondialisée

 

L’avenir de la francophonie a aussi intéressé les participants du sommet. Présent lors de l’événement, le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, lors de son allocution, a déclaré que l’avenir de l’organisation internationale passe par l’Afrique, qui comprend 33 pays. « L’Afrique est le deuxième continent en terme de développement économique. L’avenir de la francophonie en dépend. C’est d’ailleurs pourquoi nous avons ouvert une délégation à Dakar, au Sénégal, en mars dernier », a-t-il déclaré.

Pour monsieur Rémillard, la francophonie est davantage qu’une histoire de culture et de langue françaises. Il y a aussi des affaires dans la francophonie et Montréal en fait partie. « Lorsqu’on parle de la métropole, on parle d’une ville de langue française, mais elle n’est pas que ça. Elle n’est pas centrée que sur celle-ci et ça la rend attrayante autant pour les anglophones que pour les francophones. »

Pour lui, c’est cette diversité qui fait la force de la métropole. « Montréal est une plaque tournante et les gens adorent y venir. Ce n’est pas difficile d’inviter des gens à Montréal. De par sa saveur américaine et européenne, cet événement est unique. »

Le Forum économique international des Amériques est présent dans 2 autres villes, Toronto et Miami. Une quatrième conférence devrait voir le jour à Paris, en 2017.

 

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