Charest et Pauline : même combat !

Vincent Di Candido, Échos Montréal, Montréal, juin 2015

Quand le pouvoir nous permet de nous servir, pourquoi s’en priver ? C’est probablement ce que se sont dit les anciens Premiers Ministres du beau Québec en se donnant des montants et allocations de départ qu’ils vont recevoir dans la continuité de ce qu’ils se sont déjà octroyé. C’est ainsi que Jean Charest s’est accordé un privilège de 400 000 $ juste avant sa défaite. Pauline Marois a préféré la mise en veilleuse pour recevoir le même privilège, s’octroyant elle aussi un montant de 225 000 $, malgré le fait qu’elle n’ait pas été réélue. Monsieur Charest, qui gagne déjà un bon salaire dans un bureau d’avocats, n’hésite pas à profiter des services –payés par vos impôts – d’un garde du corps, chauffeur, frais de bureau…etc. Et ce, malgré les compressions drastiques que subissent les Québécois. Le gouvernement n’hésite pas à donner des cadeaux pour se départir de certains cadres afin de les remplacer par des amis. C’est le cas de l’ancien patron d’Hydro-Québec, Thierry Vandal, qui a quitté cette compagnie d’état à 53 ans et à qui l’on offre une retraite dorée indécente de 460 000 $ annuel, après seulement 10 ans à ce poste.

En même temps, on essaie d’économiser dans les maisons de retraite en coupant des portions dans les assiettes de gens vulnérables. Dans cette même veine, on fout le bordel dans les hôpitaux via des réductions budgétaires. Nous sommes des cobayes à la recherche du Graal pour nous faire soigner, après des attentes interminables à l’urgence avec une moyenne qui dépasse les 12 heures.

La politique de ces roitelets doit cesser. Il est temps pour l’opposition et les organismes sociaux d’agir avec plus d’énergie, au lieu de s’attarder à d’in signifiants combats de personnalités. Le gouvernement doit assumer son rôle représentatif de ceux qui subissent des restrictions punitives, avec des politiques d’austérité qui ne touchent que la classe moyenne et augmentent la pauvreté. Cette politique fait diminuer le pouvoir d’achat et augmente le nombre de chômeurs. Les gouvernements européens, qui ont compris la nullité de cette démarche, relancent l’économie sans plus se préoccuper du déficit et d’en faire une maladie.

La vision actuelle ne peut que conduire à la contestation et l’automne risque d’être une chaude poudrière. Le gouvernement n’aura que lui-même à blâmer par son manque de vision et d’écoute des Québécois.

 

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