Guillaume Rosier, Le Trait d’union du Nord, Fermont, juin 2015
Le processus de mises aux enchères des actifs de Cliffs Natural Ressources sur la Côte-Nord et au Labrador a franchi une nouvelle étape. Les acheteurs potentiels avaient jusqu'au mardi 19 mai dernier pour se faire connaitre.
Cliffs parachève son retrait du Canada avec la vente de ses actifs, qui comprennent les mines du Lac Bloom et de Scully, le chemin de fer Arnaud ou encore les installations de Pointe-Noire. Au moment d'écrire ces lignes, on ne savait toujours pas qui était intéressé par telle ou telle part du gâteau.
Lac Bloom, cadeau empoisonné?
Comme l'avait une fois mentionné un travailleur au journal, la mine du Lac Bloom s'apparente à une belle voiture avec des options intéressantes et peu de kilométrage au compteur. Cependant son moteur consomme beaucoup d'essence, ce qui n'est pas très avantageux lorsque le prix à la pompe est trop élevé.
Ouverte il y a près de cinq ans, le Lac Bloom dispose d'équipements d'exploitation pour ainsi dire flambants neufs. Avec une durée de vie de près de 20 ans, le site minier a encore beaucoup à offrir à un éventuel repreneur. Cependant, ses couts d'exploitation sont trop élevés dans le contexte actuel. À sa fermeture, ils étaient d'environ 80 dollars la tonne de minerai de fer.
Cliffs n'avait pas été en mesure de terminer la deuxième phase de son expansion, qui aurait permis de passer de 8 à 16 millions de tonnes produites par an et de descendre les couts de production à environ 50 dollars la tonne. Un potentiel repreneur devra injecter un montant important afin de compléter la phase 2. Dans un contexte de surcapacité de production du marché mondial et des prix qui ont récemment frôlé les 45 dollars la tonne, il ne risque pas d'y avoir foule au portillon.
Les mieux placés pour un rachat
Le site du lac Bloom se trouve non loin de la mine de Mont-Wright, exploitée par ArcelorMittal et de celle de Rio Tinto IOC, située à Labrador City. Les deux gérants ont l'avantage qu'ils sont propriétaires des deux seuls chemins de fer qui descendent vers Sept-Îles et Port-Cartier. Un autre acheteur potentiel pourrait être Alderon, qui a déjà visité à plusieurs reprises les installations de Cliffs et n'a jamais caché son intérêt.
Le syndic de faillite FTI Consulting, qui est responsable du dossier, devra déterminer quelles sont la ou les meilleures offres. La Cour supérieure du Québec devra ensuite approuver les transactions.