Quand le reggae-folk parle québécois

Alexandra Girard, Le Journal des citoyens, Prévost, le 21 mai 2015

C’est au rythme de sonorités rastafariennes et de vibrations chaleureuses qui interpellent le soleil que Kaya Laflamme a effectivement (et c’est le moins qu’on puisse dire!) enflammé la scène du théâtre du Marais le 1er mai dernier.

Le spectacle a débuté à grands coups de «Êtes-vous vivants tout le monde ? ». Parce que, c’est inévitable, à l’écoute de Kaya et ses musiciens, on n’a d’autre choix que de se sentir bien en vie (et heureux de l’être). Loin de moi a lancé le bal en affichant, haut et fort, les couleurs d’un reggae-folk francophone comme il est rare d’en entendre au Québec. La salle s’est mise à vibrer d’une énergie enlevante. La foule dansait, souriait et saisissait au passage une bonne dose de lumière et des good vibes à la tonne.

La basse apportait une profonde mélodie rythmée pendant que les cuivres embellissaient les refrains par de jolies harmonies et quelques (cocasses !) chorégraphies. Tous les éléments du groupe s’accordaient afin de métisser la langue québécoise et la culture musicale jamaïcaine reggae un peu à la manière de Mad’moizèle Giraf. C’était là toute la beauté de la chose : un mélange multiculturel où s’amalgamait le côté engagé de la société québécoise et la cadence enjouée, allègre, joviale de mélodies très rastafariennes.

À la suite de l’entracte, Chez nous a eu l’effet d’une grande vague d’amour et de rassemblement. Être ensemble et se respecter les uns les autres, c’est en fait le message de Kaya Laflamme. Et, puisque « les temps sont urgents », une série de chansons engagées et bien ancrées dans la réalité du Québec en cette période d’austérité se sont déployées au fil de la prestation.

Quelques textes aux rimes bien choisies clamaient le rapatriement des troupes pour défendre les droits de tout un chacun et qu’il ne fallait pas se laisser faire ni se laisser taire. La soirée s’est terminée sur un rappel acclamé de tous qui rendait hommage à nul autre que Bob Marley. Kaya était seul sur la scène avec comme seul accompagnement sa guitare sèche. C’était simple, mais magnifique. Sur les airs de Song of freedom, Laflamme a traduit en français quelques paroles du célèbre rastafarien afin de souligner les 70 ans d’un anniversaire qu’il aurait eus le 6 février dernier.

Moment fort aux notes sincères, senties, justes qui touchent là où il faut. Kaya Laflamme c’est du soleil plein les oreilles.

 

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