Une journée d’éducation et de sensibilisation réussie!

Audrey Tawel-Thibert, Le Journal des citoyens, Prévost, mai 2015

Le 2 mai dernier, le Comité régional pour la protection des falaises (CRPF) lançait pour une sixième année consécutive son événement À la découverte des oiseaux de proie, à la gare de Prévost. Un spectacle d’oiseaux de proie a même été ajouté à la programmation de cette année, attirant de ce fait encore plus d’amateurs de la faune aviaire.

La météo étant plus clémente que l’an dernier, la journée fut sans contredit un franc succès, au grand plaisir de la biologiste et coordonnatrice du CRPF, Érika Thiériot. Les falaises de Prévost abritent 18 espèces d’oiseaux de proie, une véritable richesse.

Tous les fonds amassés lors de l’évènement financent l’achat de terrains par le CRPF. En effet, l’organisme détient actuellement 6 km2 de territoire sur la réserve naturelle Alfred Kelly, à l’origine établie par la Conservation de la nature Canada (CNC). Le CRPF a pour ambition d’étendre la réserve qui ainsi traverserait les territoires de Prévost, de Piedmont et de Saint-Hippolyte.

 

Une excursion pédagogique jusqu’aux falaises de Prévost

 

En matinée, deux excursions étaient planifiées, soit «Dans l’assiette des oiseaux de proie » par le Groupe uni des éducateurs naturalistes et professionnels en environnement (GUEPE) et «Drôles de boulettes ». Le titre ludique de celle-ci réfère aux boulettes de régurgitation typiques des oiseaux de proie; ces derniers avalent en effet en entier leur repas, recrachant ensuite les poils, plumes et os après que leur estomac en ait extrait tous les nutriments. C’est ce qu’a expliqué Jaco L’Oiseau, l’animateur vêtu d’un flamboyant costume de perroquet, qui a mené avec brio le groupe dans les superbes sentiers de la réserve naturelle. Une pause a suivi, afin d’admirer le lac Paradis au-dessus duquel volaient des urubus à tête rouge; ces derniers parviennent à sentir l’odeur de leurs proies à 10 km de distance! Les participants ont ensuite rejoint le Club d’ornithologie de Mirabel (COMIR), qui a invité les randonneurs à observer, grâce à des télescopes très sophistiqués, un faucon-pèlerin qui couvait ses œufs dans les parois rocheuses des falaises.

 

Un spectacle d’oiseaux de proie

 

Sous un chapiteau à la gare se trouvaient Shana et Geneviève, deux fauconnières chevronnées de FauconÉduc, un programme éducatif de Services environnementaux Faucon.

Elles ont offert à un auditoire de tous âges une représentation amusante et éducative mettant en vedette plusieurs oiseaux de proie, en permettant ainsi aux spectateurs une proximité avec ces volatiles qui n’aurait pas été possible dans la nature. Petits et grands ont pu voir voler sous leurs yeux diverses espèces d’oiseaux de proie, ces derniers étant tous nés en captivité et habitués à la présence humaine. Les trois caractéristiques communes à ces oiseaux sont les suivantes : les yeux disposés devant le visage, les serres acérées et le bec courbé pour dépecer la chair. Les oiseaux de proie présents étaient Figaro, une buse de Harris de 19 ans; Elvis, une crécerelle d’Amérique; Bowie, une chouette effraie des clochers; et Darwin, un grand-duc d’Amérique. Ils ont tous volé à l’intérieur du chapiteau, revenant à leurs fauconnières en échange d’une gâterie. L’enthousiasme du public était évident!

 

La causerie par Luc Lefebvre

 

La conférence qui a suivi sous le chapiteau fut présentée par Luc Lefebvre, fondateur du Centre de réhabilitation de la faune aviaire des Laurentides. Le CRAL, basé à Prévost depuis 1998, est associé à l’Union québécoise de réhabilitation des oiseaux de proie (UQROP). Les oiseaux de proie soignés à l’UQROP sont bagués avant d’être remis en liberté, afin de conserver leur fiche de données. Malheureusement, beaucoup d’oiseaux sont aussi euthanasiés quand leur état de santé est jugé trop critique. M. Lefebvre a insisté sur le fait qu’au Québec, nul ne peut posséder, en tout ou en partie, mort ou vivant, un oiseau de proie. Un permis officiel délivré par le ministère de la Faune est obligatoire. Encore aujourd’hui, en 2015, le Centre hospitalier universitaire vétérinaire de Saint-Hyacinthe accueille des rapaces blessés qui ont reçu des balles de plomb; des chasseurs les tirent dans le but de les apporter à un taxidermiste en espérant les faire naturaliser, mais c’est une pratique prohibée. M. Lefebvre a détaillé de façon très professionnelle les deux grandes familles d’oiseaux de proie, soit les falconiformes (les oiseaux diurnes) et les strigiformes (les nocturnes).

La tenue de cet évènement a certainement rempli sa mission de conscientisation du public concernant la protection des forêts laurentiennes où une faune riche a élu domicile, particulièrement les oiseaux de proie qui font toute la richesse des falaises de Prévost.

 

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