Lorsque Catherine Perrin s’évade…

Martine Laval, Le Sentier, Saint-Hippolyte, mai 2015

Seul jour sans obligation qu’elle s’accorde dans la semaine pour ne faire que ce qu’elle aime, c’est dans sa maison de campagne surplombant l’un de nos multiples lacs que Catherine Perrin vient s’évader pour équilibrer ses énergies et trouver le calme dont elle a besoin pour concilier les différentes facettes de sa vie. Animatrice de la quotidienne matinale Médium Large diffusée sur ICI Radio-Canada Première, c’est dans les montagnes de Saint-Hippolyte que celle que l’on apprécie pour ses propos intelligents traités avec rigueur dans un français impeccable et riche, se ressource. Au tour de l’intervieweuse de se prêter au jeu de l’interviewée.

 

Que représente pour vous cette maison de campagne Catherine Perrin?
Quand j’arrive ici, j’ai l’impression d’avoir 30 livres de moins sur les épaules. Même pour une courte fin de semaine, le bénéfice est extraordinaire. La qualité du silence, marcher dans la nature, nager dans le lac, faire du kayak… C’est un bonheur d’être ici! J’y viens souvent seule. J’en ai besoin. Après mes semaines à interviewer des gens, passer un moment seule à la campagne est un ressourcement immense pour moi.

 

Nagez-vous dans votre lac?
Oui! Quel plaisir extraordinaire! Comme je ne suis pas frileuse, un mois après que le lac ait calé, je me jette à l’eau! Je me suis déjà baignée un 8 mai! Je me baigne jusqu’à l’Action de Grâce! En fait je n’ai pas de mérite! C’est un lac qui n’est pas très profond donc il se réchauffe très vite… Je fais du kayak aussi.

 

Comment se prépare votre émission radiophonique quotidienne?
Premièrement, je travaille avec une équipe de cinq recherchistes extraordinaires. De tous âges et de tous genres, ils ont divers intérêts, afin de couvrir le plus largement possible. Les forces sont ainsi complémentaires au sein de l’équipe. Ceci dit, on débute la journée par une réunion de production avant d’entrer en onde. Dès l’émission terminée, on poursuit la préparation hebdomadaire. On traite d’une trentaine de sujets et une quarantaine d’invités défilent derrière le micro chaque semaine. On travaille dans le court, moyen et long terme. On se pose des questions sur les sujets à venir, on fignole la feuille de route du lendemain, on planifie le revirement dans le cas où l’on nous fait faux bond, qu’un imprévu survient ou que l’actualité de dernière minute s’impose. On est en recherche constante.

 

C’est quoi une mauvaise entrevue pour vous?
C’en est une où je n’ai rien appris, où l’invité ressort la cassette de tout ce que j’avais déjà lu à droite et à gauche, ou que je sens que la personne n’avait pas très envie d’être là, ce matin-là, pour toute sortes de raisons.

 

Caressez-vous des projets personnels pour l’avenir?
Je me verrais très bien écrire de nouveau. J’aime cette bulle et ce rythme qui n’est pas celui du temps réel qu’est celui de la musique ou de la radio où je dois livrer et performer. Ce premier livre que j’ai écrit sur ma mère, Une femme discrète, je l’ai fait parce que j’en avais besoin, que le sujet m’habitait, et qu’il s’inscrivait dans le processus du deuil. J’avais besoin de chercher, de trouver des réponses. Si j’écris de nouveau, il faudra que le sujet vienne me chercher aussi fort. Ce ne sera pas autobiographique, mais ça viendra d’un côté personnel.

 

Votre passion profonde?
L’environnement! C’est une passion personnelle! Alors que j’étais dans un creux de vague il y a dix ans, j’avais développé un projet d’émission sur le sujet. J’envisageais même de faire un certificat pour me réorienter. Finalement la machine est repartie et je n’ai plus arrêté de travailler en communications. Spontanément, les sujets qui me passionnent sont sur l’environnement. Je suis estomaquée de voir que l’environnement n’ait pas encore pu s’inscrire dans aucun projet politique. C’est une de mes plus grandes préoccupations personnelles…

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