Pour une Maison de la culture dans Saint-Sauveur

Danielle Papillon, Droit de parole, Québec, mai 2015

Mais qu’est-ce qu’on a fait là? Voilà la question qu’on ne voudrait surtout pas se poser le jour où la ville cherchera le site idéal pour tenir les engagements qu’elle avait pris il y a plus de 68 ans auprès des résidents de St-Sauveur.

Lorsque j’ai constaté que le Centre Durocher, qui fait partie des plus lointains souvenirs de ma famille, était en péril, je n’ai pu m’empêcher d’essayer de comprendre comment on avait pu en arriver là, et surtout comment on pouvait penser mettre la hache dans ce lieu en catimini, sans la moindre consultation citoyenne.

Ce n’est pas d’aujourd’hui que le site du Centre Durocher est considéré comme le cœur commercial et communautaire du quartier. Ma mère se souvient du temps des Halles St-Pierre qui abritaient un marché, des salles de réunions politiques et civiques et surtout où on y présentait des films, activités très prisées par les jeunes de l’époque. Suite à un incendie majeur sur ce lieu, le maire Lucien Borne a ensuite cédé le terrain gratuitement aux Oblats à condition qu’ils s’engagent à y établir et à y maintenir un centre répondant aux besoins de la paroisse Saint-Sauveur.

Je crois que les Oblats ont par la suite très bien rempli cette mission en faisant bénéficier tous les paroissiens de services, loisirs et salles pour des événements familiaux ou autres. Cette œuvre s’est poursuivie de nombreuses années mais, malheureusement, il appert que malgré toute la bonne volonté des pères Oblats et des nombreux bénévoles, ceux-ci aient dû se résigner à baisser les bras devant l’ampleur de la tâche. Mon but ici est de souligner qu’il est illusoire de penser qu’on puisse fournir des services de ce genre sans un fort appui financier. Mon intention n’est pas non plus de nuire aux projets de logements sociaux, mais de dire : pas sur ce site, je vous en prie.

 

Responsabilité de la Ville de Québec

 

Je me refuse à croire que nous laisserons la ville :

  • – nous répéter qu’elle n’a rien à voir dans cette histoire privée puisque c’est elle qui a cédé le terrain sous des conditions qu’elle ne veut même pas respecter elle-même.
  • – ouvrir des bibliothèques dans tous les coins de la ville sauf pour les 16000 résidents de Saint-Sauveur alors qu’elle leur en avait promis une sur cet emplacement en 1947
  • – donner un permis pour bâtir un édifice à logements qui viendra étouffer le quartier près d’un parc qui ne pourra que perdre sa vocation publique avec le temps
  • – changer la vocation de ce bâtiment qui appartient en partie aux citoyens

 

Projet en cours

 

C’est pourquoi j’ai décidé de m’impliquer jusqu’à maintenant avec le comité de citoyens pour tenter de sauver ce site stratégique. Ces rencontres nous ont permis de travailler positivement à mettre sur pied un beau projet de Maison de la Culture qui pourrait abriter une bibliothèque, des ordinateurs, un auditorium, un CPE, etc. Trois conférences de presse ont été organisées au cours desquelles les interventions des personnalités publiques nous ont aidés à saisir toute l’importance que revêt la préservation de tels lieux pour une communauté.

Je ne peux m’imaginer le 290 Carillon privé de sa mission et j’ai pu constater, avec les innombrables appuis d’organismes, de citoyens, d’artistes et d’élus, que je n’étais pas la seule. Aussi je crois qu’en regroupant nos voix, nous pouvons arriver à changer les choses avant qu’il ne soit trop tard. La population de Saint-Sauveur est invitée à se prononcer sur ce projet de Maison de la Culture,  le 3 juin à 19h au Centre Édouard-Lavergne. La participation de tous et toutes est essentielle pour l’avenir de notre quartier et de nos futurs Roger Lemelin, Raoul Jobin, Alys Robi, et bien d’autres.

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