« Tout n’est pas mauvais » – Dominic Provost

Jean-Claude Vézina, Le Haut-Saint-François, Cookshire-Eaton, le 6 mai 2015

Les coupes sévères imposées par le gouvernement du Québec dans les subventions de fonctionnement versées aux CLD auront un impact sur la réalisation des projets en 2015. Cependant, l'équipe réduite en place entend profiter des opportunités qui s'offriront.

Tel est l'essence du message lancé par Dominic Provost, directeur général du CLD du Haut-Saint-François, lors de la récente assemblée générale à Saint-Isidore-de-Clifton. Selon les perspectives «post loi 28», il y aura plus de transferts de responsabilités du développement régional confiées aux MRC. Cependant, elles ont le choix d'utiliser l'expertise des CLD ou de les sabrer. D'ailleurs, le sort de cette institution dans le Haut-Saint-François sera discuté en cours d'année.

Malgré un personnel réduit, M. Provost souhaite renforcer la démarche globale intégrée pour mieux travailler ensemble dans une synergie collective. Même les bénévoles seront mis à parti. La politique nationale de la ruralité va dans ce sens. Le Plan de développement de la zone agricole (PDZA) de la MRC, les études sur le potentiel forestier n'en sont que quelques exemples. « Il faut se projeter dans l'immobilisation, viser des objectifs de développement afin de créer des emplois », martèle le directeur général. « Plus tard, ça va être plus facile de mettre ça en marche », estime-t-il.

Les prévisions budgétaires font état des difficultés que rencontreront les membres du conseil d'administration du CLD. Les revenus de 2015 sont de 512 810 $ comparé à 879 372 $ en 2014, soit une diminution de 35 %. Quelque 68 000 $ sont réservés pour les projets spéciaux, un peu plus de 78 000 $ pour les entreprises. Environ 33 457 $ iront aux opérations. Il en est de même des dépenses qui devraient se chiffrer à 581 000 $ alors qu'en 2014 elles atteignaient 1 074 407 $. Au seul poste des salaires, le budget a été amputé de 232 756 $ ce qui explique le départ de nombreux employés au CLD.

Dans ce contexte particulier, le C.A. aura à marcher sur des œufs pour répondre aux attentes des promoteurs et assurer la pérennité des projets engagés. La création d'un Fonds de développement des territoires (FDT) devra inclure le fonctionnement du CLD, du Pacte rural et d'autres initiatives existantes à répartir.

Leur priorisation n'a pas été chose facile, mentionnait M. Provost. Les services auxquels ils ont droit font toujours partie des responsabilités du CLD. Tous les projets sont et seront accompagnés. Dans sa stratégie de classement, on note les «poumons» de développement. Valoris, l'aéroport de Sherbrooke, le Chemin des cantons, le massif du mont Mégantic et la Route des sommets priment. Par contre, d'autres ont été mis de côté, entre autres, la culture et le tourisme, à moins qu'ils ne soient reliés à un «poumon». Une longue liste d'initiatives a été priorisée selon leur importance. Elle est disponible au CLD. Les défis seront importants pour atteindre les objectifs de ce plan.

Pour sa part, Bernard Ricard, directeur adjoint, a présenté le bilan des activités 2014. Les projets appuyés financièrement ont nécessité un apport financier de 2,7 M$. Vingt-sept ont été terminés, quarante-deux emplois ont été préservés ou créés et soixante-dix-neuf ont profité d'aide technique. Cependant, aucune grande entreprise n'a reçu d'appui cette année. Le Soutien aux travailleurs autonomes, le Fonds jeune entreprise, pour les moins de 35 ans, le Fonds Émergence, le Fonds local d'investissement (FLI), financement remboursable, et le FLI-Relève ont aidé beaucoup d'entrepreneurs. Enfin, la Politique nationale de la ruralité, le Pacte rural 2008-2014 ont permis de réaliser plus de 100 projets pour une mise de fonds de 2 868 146 $. L'ensemble de ces réalisations représente une valeur totale de 8 792 975 $.

Nicole Robert, préfet et présidente du CLD du Haut-Saint-François, a fait part de ses craintes en mentionnant que « l'année de transition en cours risque d'être longue et de faire l'objet de plusieurs débats et déchirements ». Elle indiquait, entre autres, qu'en fonction de la loi 28, le gouvernement a laissé le libre arbitre aux MRC de « gérer elles-mêmes le mandat de développement local ou de le confier aux CLD. » Il s'agit là d'un choix déchirant qu'aura à trancher le C.A. «Cependant, concluait-elle, je suis fière et j'ai la profonde conviction que notre CLD a eu encore cette année (2014) un impact majeur sur notre développement. » Mme Robert a remercié les employés sur qui est tombé le couperet du budget du Parti libéral.

 

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