Louise Sarrazin, L’Écho de Cantley, Cantley, mai 2015
À l’usage du promeneur intrépide, Les Tapisseries PERRA représentent un voyage insolite en maints lieux imaginaires. Ce sont des jardins érotiques, naïfs et farfelus, inspirés de penseurs et de grands peintres. Ce sont des oeuvres qui pourront être vues lors d’une exposition champêtre, qui se tiendra les 16, 17, et 18 mai, de 10 h à 20 h, au 537, montée des Érables, à Cantley.
Les Tapisseries PERRA constituent aussi une promenade à travers le temps, l’espace et la lumière; ce sont des tableaux d’un savoir relatif, sertis de fantasmes existentiels et métaphysiques ainsi qu’un dialogue entre le visible et l’irréel.
Il y a quatre ans, après avoir récupéré des trésors de laine et de fils multicolores, de tissus fi ns, de fleurs de soie, de tulle et de dentelle, j’ai commencé à les tisser et à les fixer sur de la jute. Résultat : des tapisseries extrêmes (180 cm et plus par 45 cm) faisant partie de paravents en forme de triptyques. Suivront des tableaux où les techniques utilisées se sont avérées multiples : papier de soie cousu, ajouts de dessins à l’aquarelle, de matières organiques, d’images célèbres et de citations de quelques philosophes. Apparaîtra récemment le scrap-booking géant, où prennent place des personnes existantes ainsi que des personnages littéraires ou mythologiques.
Bien qu’évolutive, mon expérience artistique repose sur des bases constantes. Uniquement faits de matériaux récupérés, les montages affichent des textures, des couleurs et une géométrie qui évoquent des sentiments et des concepts comme l’harmonie, l’espoir, la résilience, la solitude, l’opulence, la volupté, la douceur, la passion, et autres (il y en a au-delà d’une centaine). À ces oeuvres s’ajoutent quelques sculptures faites d’argile, intitulées « Je t’aime, je me bats », « Escuze-moé » ou « Auto-dérision »… Dernière trouvaille : Arbre de Vie fabriqué à l’occasion du centième anniversaire de naissance de maman Georgette Perras.
Mes objectifs : exprimer des sentiments, des pensées, des plaisirs, rendre plus facilement accessibles certains chefs-d’oeuvres universels et participer à leur pérennité, permettre de savourer couleurs, formes et matières. Voici quelques titres évocateurs : La moitié du monde est une femme, Continuer le combat, Sans la musique, la vie serait une erreur (Nietchze), Des yeux bruns pour le jour, des yeux verts pour l’amour (Ferland), Vivement l’été, Ornée de toi, Liberté, le cœur est un oiseau.
Pourquoi créer, me demandez-vous ?
Pour se faire plaisir ou se consoler,
Se souvenir ou se projeter dans la cinquième saison;
Pour amadouer ses chagrins et bercerses peines;
Pour expulser ses démons et assumer ses amours;
Pour chercher l’harmonie, maintenir son équilibre et apprécier sa solitude;
Pour savourer les textures du tissu, les nuances des coloris et respirer la douceur de la matière;
Pour apprivoiser sa vieillesse, anticiper son déclin, mourir sa vie et vivre sa mort;
Pour aimer, grandir, aller plus haut et se penser belle!
Bienvenue dans ces jardins intérieurs et extérieurs.