Développement Économique : les conditions d’un oui unanime

Yvan Roy, ÉPIK, Cacouna, avril 2015

On peut saluer la volonté du groupe de gens d’affaires, «Vitalité Cacouna» de donner le ton à se serrer les coudes pour accueillir les investisseurs potentiels et diversifier notre économie. Cependant, on pourra difficilement éviter de se demander quelles avenues de développement sont les plus garantes de réussite.

Ouvrir la porte à TOUS types de projets ou d’investisseurs, y compris aux industries lourdes et aux projets à hauts risques, peut s’avérer un cul de sac. Vu précisément ces hauts risques, une batterie d’intervenants et de niveaux de décision entrent en jeu, avec autant de délais requis, d’analyses, d’études, etc. Les prises de décisions locales cèdent vite le pas aux «grands» décideurs… Gouvernements et compagnies mènent le bal, avec leurs intérêts et leurs priorités propres. Au local, il ne nous reste qu’à espérer que le «contexte» demeure favorable… On l’a vu avec les deux projets de port méthanier: même acceptés et après des mois et des années d’efforts et d’énergie dépensés, le «contexte» économique mondial les amène à abandonner le projet…

Moins les risques seront élevés, moins il y aura de niveaux de décisions, moins il y aura de délais et plus les décisions locales prendront de l’importance et plus l’environnement local, surtout dans une zone à haute productivité pour toute la chaîne alimentaire de l’Estuaire où nous sommes, sera protégé. Tabler sur les industries à moindres risques et sur celles qui peuvent profiter des avantages naturels de notre environnement ne peut être qu’une formule gagnante, car elles vont de pair avec le choix de nombreuses nouvelles familles de s’établir à Cacouna pour sa localisation privilégiée: air pur, proximité du fleuve, grands espaces naturels, qualité de vie.

En priorisant tout développement sur lequel nous avons un contrôle local plus fort, on attire davantage les familles, les investisseurs de petites et moyennes entreprises, les commerces de services, les boutiques, tout en restant ouvert aux industries à risques réduits.

Après trois essais infructueux avec une entreprise pétrolière, le temps n’est-il pas venu de CHOISIR nos types de développement au lieu d’ATTENDRE les GROS, les toujours plus gros projets? « L’insertion de cette infrastructure industrielle majeure confirmerait la vocation industrielle de la municipalité de Cacouna, mais apporterait des changements significatifs à son caractère villageois, notamment sur le plan paysager, et pourrait constituer un frein au développement local du tourisme et de la villégiature.» … «La commission estime que la municipalité est à la croisée des chemins et qu’une décision négative sur le projet de la part des autorités gouvernementales ou du promoteur relancerait le débat sur son avenir. » (Conclusion de la Commission d’examen conjoint, fédérale-provinciale, pour le projet d’implantation du terminal méthanier Énergie Cacouna, novembre 2006.) Le débat n’a pas eu lieu depuis. TransCanada est revenu 7 ans plus tard, et repart, une 3e fois. Au lieu de mettre en confrontation développement et environnement, pourquoi ne pas tenter un développement harmonieux?

 

 

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