L’histoire de l’automobilisme : de curiosité à nécessité!

Antoine Michel-LeDoux, Le Sentier, Saint-Hippolyte, avril 2015

Qui de mieux que Guy Thibault, historien hippolytois, pour nous parler, avec amour et humour, de l’immense engouement qu’a exercé le monde de l’automobilisme pour les Québécois?

Lors d’une conférence donnée à la bibliothèque de Saint-Hippolyte, le 12 mars, l’auteur nous a révélé que tout jeune, il a été intrigué par l’immense adaptation, à travers l’histoire, dont ont fait preuve des hommes et des femmes dans la réalisation d’objets. Entre autres, spécialement, dans celui du monde de l’automobile. Ainsi, j’ai découvert que derrière la création des plaques automobiles, il y avait l’histoire des gens.

C’est en habit de chauffeur d’époque, métier important à l’époque, que le conférencier a illustré agréablement la théorie à la pratique, à l’aide de nombreux objets de sa collection. Assisté de sa conjointe et épouse Jojo, joliment habillée en passagère au large chapeau voilé, ils nous ont fait découvrir l’histoire de l’automobilisme. Cette conquête humaine du monde motorisé a été présentée à travers une collection imposante de plaques d’automobile qui suscite, encore aujourd’hui : rêve, fierté et liberté! L’auto… rêve…de riches!

 

Plus de 100 ans de rêves, de fierté et de liberté à travers les objets anciens

 

Dans son plus récent ouvrage : L’automobilisme et ses témoins, ed. GID, 2011, Guy Thibault relate les dures étapes du rêve humain pour mettre au point un véhicule autonome pour concurrencer sur les routes, le règne du cheval. Calèches motorisées et voitures-sans cheval furent remplacées, par des machines ou des maléfices roulants comme les appelaient les gens apeurés. Cette aventure était bien compliquée et très coûteuse. Peu de gens réussissaient à faire fonctionner ces véhicules modernes, munis de moteur à essence. Et que dire des pneus, si peu fiables! Il fallait les réparer parfois plus de sept fois sur une petite distance, tellement les routes étaient peu carrossables. Quand on pense qu’une licence, payée à l’époque 5 $, vaudrait en argent d’aujourd’hui, 266 $! Pourtant les premiers possesseurs de voiture, au Québec, tel Ucal Dandurand, 1906 avec sa plaque Q1 bricolaient eux-mêmes leur propre plaque d’immatriculation au Québec. Les prix d’une automobile variaient en 1909, entre 850 $ (Ford T) à 4 200 $ (Pacquard) et l’essence se payait, aux pompes visibles 0.40 $ le gallon, soit 2,20 $ le litre au prix d’aujourd’hui! Ces prix, comparativement au salaire moyen annuel d’un ouvrier en 1915, soit 600 $, représentent un rêve que peu de personnes pouvaient atteindre.

 

Fierté… de gars!

 

Mais cette invention suscite beaucoup de fierté de la part des gens. Ils n’hésitent pas, comme sur ces clichés datant des années 1920, à poser pour la postérité avec leur véhicule. Famille, amis et… jolies filles! Les gars qui immortalisent leur blonde avec leur voiture, c’est encore d’actualité, nous rappelle M. Thibault.

Au verso d’une photo de 1918, on peut lire encore : C’est Ernest avec les filles, pendant que les hommes jaloux boudent à l’arrière! Comme historien, monsieur Thibault nous rappelle que la transformation de l’automobile a aussi modifié notre manière de vivre. Encore aujourd’hui, à bord d’une voiture, les gens se sentent quelqu’un d’autre. Ils se fabriquent une apparence, ils montrent ce qu’ils veulent être.
 

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