L’aéroport de Sherbrooke vise une spécialisation

Jean-Claude Vézina, Le Haut-Saint-François, Cookshire-Eaton, le 8 avril 2015

Les responsables de la gestion de l'aéroport de Sherbrooke, situé dans Cookshire-Eaton, ont décidé de lui attribuer une vacation spécifique qui en ferait une destination unique dans l'univers des activités aéroportuaires internationales. Les dirigeants, tant de Sherbrooke que de la MRC du Haut-Saint-François, travaillent intensivement sur l'idée de former du personnel dévoué à assurer la sécurité dans ces endroits. S'ajouterait un lieu d'entraînement pour les sapeurs-pompiers. Les décideurs entendent de plus obtenir l'accréditation fédérale pour développer une ligne régulière reliant Boston et Montréal. L'aéroport deviendrait un centre d'excellence en sûreté aéroportuaire (projet Alerte).

La Conférence régionale des élus (CRÉ) de l'Estrie, depuis 2011, prévoit réaliser sous peu le projet Alerte, annonce Bernard Ricard, directeur adjoint au Centre local de développement du Haut-Saint-François. Alerte serait particulier à celui de Sherbrooke. Il s'agit de construire un endroit où se ferait de la formation pour le personnel qui voit à la sécurité dans les aéroports. On désire regrouper ceux et celles qui œuvrent dans des secteurs d'activités connexes comme l'est la lutte aux terroristes. La protection des personnes, des infrastructures et du transport des matières dangereuses complètent le tableau. On en fera aussi un centre d'entraînement pour les sapeurs-pompiers.

Les aérodromes, pour accroître leur utilisation et leur rentabilité, se cherchent des créneaux bien particuliers. Pour l'exemple, mentionne M. Ricard, celui d'Alma se spécialise dans l'emploi des drones. Les sapeurs, pour leur part, s'ils veulent apprendre à éteindre les feux d'aéronefs, doivent se rendre à Dallas, au Texas, pour s'entraîner sur une carlingue d'avion enflammée.

M. Ricard annonce, pour bientôt, la création d'un organisme à but non lucratif pour offrir une formation théorique de 4 ou 5 jours pour la sûreté aéroportuaire. Les négociations avec l'International Air Transport Association (IATA), un des joueurs les plus importants dans le domaine, devraient aboutir au début 2016. Une carlingue serait sur place pour pratiquer les techniques d'extinction des flammes avec la mousse chimique, ce qui nécessite des installations particulières comme, entre autres, un bassin de récupération.

Le projet global estimé à quelque 22 M$ comprendrait un premier bâtiment de 5 000 pieds carrés destiné à la formation et l'entraînement. Une vitrine industrielle de 10 000 pi2 érigée sur deux étages serait réservée à des fabricants de matériel aéronaval et autres équipementiers d'envergure internationale. Enfin, un Centre d'intégration technique de 35 000 pi2 viendra compléter les infrastructures. L'avantage de l'aéroport de Sherbrooke est de posséder un vaste espace et de ne pas être situé en milieu urbain, mentionne encore M. Ricard.

Estimé à quelque 22 M$, le projet serait financé en parts égales par le fédéral, le provincial et le Comité de développement de l'aéroport de Sherbrooke qui compte sur un prêt bancaire. La rentabilité serait au rendez-vous puisque les revenus du Centre Alerte s'établiraient à près de 30 M$ sur 10 ans. De nombreux partenaires s'y intéressent. La Sûreté du Québec, Transport Canada, des milieux de recherche, entre autres, voient d'un bon œil, l'arrivée de tels investissements. « Les 14 maires de la région sont conscientisés, ils ont une sensibilisation à le faire », indique M. Ricard. Reste un détail à négocier qui concerne l'approvisionnement en eau. Mais l'adjoint à la direction est confiant que ce problème trouve sa solution.

 

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