Les travailleurs du HSF fâchés et inquiets

Pierre Hébert, Le Haut-Saint-François, Cookshire-Eaton, le 8 avril 2015

Les travailleurs syndiqués du CSSS du Haut-Saint-François ont fait front commun le 1er avril dernier, pour manifester au moment de la pause à Weedon et sur l'heure du dîner à Cookshire-Eaton, leur mécontentement et inquiétude quant à l'avenir des services offerts dans le cadre de la réforme de la santé (loi 10) du ministre Gaétan Barrette.

« Ce sont les employés qui nous ont demandé de les aider à organiser une manifestation. Ils sont fâchés et inquiets pour les services qu'ils vont offrir à la population », de lancer Lise Brouillette, porte-parole de l'Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS). Elle ajoute que la proximité en région fait en sorte que les intervenants sont en mesure d'offrir des services adaptés répondant aux besoins du milieu. « Avec la concentration des pouvoirs, on ne sait pas ce qui va en être », exprime-t-elle. Mme Brouillette était accompagnée des représentants de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) et du Syndicat québécois des employées et employés de service (SQEES-FTQ). D'ailleurs, le représentant de cette formation syndicale, Ricky Lewis, accusait le gouvernement de n'avoir aucun égard envers les travailleurs qui sont maintenant sans contrat de travail, « On rejette du revers de la main ceux qui ont bâti le système de santé tout en encourageant le privé par en arrière. »

Outre le fait de réduire la croissance des dépenses dans le domaine de la santé de 4 % à 1,4 %, les représentants syndicaux dénoncent l'alourdissement de la charge de travail qui s'en suivra avec la détérioration des conditions de pratique. À cela dit-on, « s'ajoute le chambardement induit par la réforme administrative du réseau, imposée par le ministre Barrette. La réorganisation des soins et services se fait sans aucune consultation du personnel qui les donne chaque jour. Au 1er avril, avec la fusion des établissements et la création des Centres intégrés de santé et de services sociaux (CISSS) et des Centres intégrés universitaires de santé et de services sociaux (CIUSSS), les personnes salariées ne relèvent plus du même employeur. Là où des mégafusions ont été réalisées, comme en Alberta par exemple, on cherche aujourd'hui à décentraliser les pouvoirs décisionnels pour les rapprocher des communautés et ainsi mieux répondre à leurs besoins. » En plus, du côté syndical, on mentionne que les économies anticipées n'étaient pas au rendez-vous. On dit craindre que les réductions de services fassent de nouvelles victimes parmi les plus démunis, les personnes proches aidantes et les familles. « Le suivi qui ne leur est pas apporté aujourd'hui en prévention et en première ligne se soldera par des problèmes sociaux et des pathologies plus graves à l'avenir », de mentionner les représentants syndicaux.

Rappelons que la loi sur la réforme du réseau de la santé et des services sociaux regroupant le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux CIUSSS de l'Estrie-CHUS est en fonction depuis le 1er avril.

 

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