200 kilomètres à travers la taïga

Guillaume Rosier, Le Trait d’union du Nord, Fermont, le 6 avril 2015

Les 20 et 21 mars dernier s'est déroulé la seconde édition du Défi Taïga 200, la plus grande course de chiens de traineaux de l'est de l'Amérique. L'évènement, en voie de devenir un rendez-vous international, permet de faire rayonner Fermont par-delà les frontières.

Vendredi 20 avril, peu avant 14 h, les Fermontois sont venus assister en grand nombre aux départs de la course. Les chiens de traineaux, grandes vedettes du Défi Taïga, trépignent d'impatience. Dans un tintamarre d'aboiements, le premier attelage se place sur la ligne de départ. Il ne reste plus que quelques secondes. La tension est à son comble.

Le signal a été donné. Sous les cris d'encouragement de la foule, les chiens s'élancent. Les muscles des athlètes à quatre pattes se contractent, la neige virevolte. Le trajet va être long, pas moins de 200 kilomètres. Pour ceux qui n'ont pas eu la chance d'assister à un départ de traineau à chiens, cela s'apparente à un carreau d'arbalète que l'on tire, après avoir tendu la corde à son maximum.

 

À l'épreuve de la taïga

 

Comme son nom l'indique, la course représente tout un défi, pour les bêtes comme pour les hommes. De l'aveu même des mushers, le niveau du parcours est élevé, de par sa longueur tout d'abord, mais aussi et surtout par le relief du terrain. Montées et descentes, bois denses et grands lacs gelés, virages serrés et lignes droites mettent à rude épreuve le physique et le mental. « Ne vient pas ici qui veut dans le sens qu'il faut tout de même être bien préparé », affirme Serge Côté, président de l'Association touristique de Fermont (ATF) et membre du comité organisateur du Défi Taïga.

Cette année, 14 mushers ont pris part à la course, dont la moitié avaient déjà concouru lors de la première édition. La Fermontoise Carole Vuylsteke était encore de la partie. À mi-parcours, les attelages devaient s'arrêter pour un repos obligatoire de plusieurs heures, avant de faire demi-tour vers Fermont. André Longchamp, de Pont-Rouge, s'est classé en première position, avec un temps de près de 14 heures. Carole décroche une septième place, avec un temps d'environ 18 heures. Trois mushers ont abandonné.

Si la course représente un défi pour les participants, elle est également un défi pour les organisateurs et les bénévoles. L'évènement requiert une organisation et une préparation importantes. Des Fermontois se sont impliqués avec enthousiasme et détermination avant et pendant la course.

 

Une réussite sur toute la ligne

 

Selon Serge Côté, la deuxième édition du Défi Taïga 200 a été une réussite sur toute la ligne. « Les mushers ont été unanimes. Ils ont grandement apprécié ce qu'ils ont vécu. À mon sens, le plus beau succès a été de créer un engouement autour de l'évènement, qui permet de faire ressortir le meilleur de ce que Fermont a à offrir », souligne le président de l'ATF.

 

Par ailleurs, le Défi Taïga est en voie de devenir un rendez-vous international. En effet, selon les organisateurs, des Européens se sont déjà manifestés et ont fait savoir qu'ils comptaient participer à la prochaine édition. « La course donne un nouveau souffle à Fermont », est counvaincu M. Côté.

 

Le gala de clôture

 

La deuxième édition du Défi Taïga s'est achevée le dimanche 22 mars, avec un gala de clôture qui s'est déroulé au Centre multifonctionnel Cliffs. Les trophées ont été remis aux mushers. Geneviève Raymond a remporté le prix des vétérinaires, qui récompense l'attention et les soins prodigués aux chiens.

L'émotion était au rendez-vous. Gino Roussel, un autre musher, a notamment déclaré : « Je ne m'attendais jamais, jamais, à rencontrer du si beau monde à Fermont. C'est un exemple pour le Sud. On m'a posé une question : "Que peut-on faire pour améliorer la course? " Franchement, ne changez rien. Pour terminer, je dirai que l'athlète ce n'est pas moi, ce sont mes chiens. »

 

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