MIRA, une organisation impressionnante

Doris Tessier, Le Lavalois, Sainte-Brigitte-de-Laval, mars 2015

Une rencontre intéressante qui s’est tenue au siège social de la fondation, à Ste-Madeleine. Nous avons rencontré le PDG et fondateur de MIRA, monsieur Éric St-Pierre.Dès l’arrivée, sa simplicité nous met à l’aise. Nul doute que nous avons affaire à un homme humain, chaleureux, sympathique. Nous pouvons aussi le qualifier de modeste. Il place toujours les bénévoles, les employés, les donateurs au cœur du succès de la fondation. Le «je» semble exclu de son vocabulaire. C’est avec une immense fierté qu’il a répété que MIRA appartient aux Québécois. Il se décrit comme une personne qui aime aider, fonçeuse et aussi comme un homme d’affaires.

 

Pouvez-vous nous décrire votre fondation?

Chez MIRA, nous travaillons au développement et à l’entraînement de chiens pour répondre aux besoins des personnes qui vivent un handicap. Elle vient en aide à des personnes non voyantes, à des enfants autistes et à leurs familles et à des personnes dont la mobilité est réduite. Mira a été qualifiée comme la 2e organisation  au Québec ayant le plus de crédibilité auprès des Québécois.

 

Pourquoi avez-vous décidé de fonder Mira?

J’étais entraîneur de chiens pour la police lorsque Nazareth et Louis Braille ont fait appel à moi pour une expertise sur un chien aidant provenant des États-Unis. J’ai travaillé en collaboration avec une travailleuse sociale pour aider une personne ayant une déficience visuelle à s’adapter à sa nouvelle vie. J’ai aimé l’expérience et je me suis senti interpellé. Je suis devenu passionné. J’ai constaté que c’était possible d’être aidant et motivant de travailler avec des gens dans le besoin et qui avaient le goût du bonheur.

 

Pouvez-vous nous parler du cheminement de MIRA?

Au début des années 1980, il y avait alors 7 ou 8 chiens guides qui provenaient des USA et une demande de la part des francophones pour ce type de service. En 1981, j’ai démarré le premier et le seul centre d’entraînement francophone pour chiens-guides en Amérique du Nord. Nous avons débuté modestement; toutefois il y a toujours eu des gens pour nous supporter financièrement ou par leur travail. Actuellement, MIRA compte une centaine d’employés, plus d’un millier de bénévoles et un site impressionnant. Celui-ci compte maintenant deux unités d’hébergement, une maternité canine, un chenil, une clinique vétérinaire, un pavillon administratif et la Schola Mira laquelle offre un service d’intervention aux enfants présentant un trouble envahissant du développement (TED) ainsi que des services de formation et de soutien à leurs parents, leurs proches et aux professionnels qui désirent acquérir ou approfondir leurs connaissances.

C’est avec reconnaissance et fierté que madame St-Amour nous dit que c’est la générosité des donateurs qui a permis la construction de tous ces pavillons. On peut constater tout le chemin parcouru par cette organisation en si peu de temps soit environ 35 ans.

 

Comment se finance MIRA?

Mira est financé à 100 % par des dons qui se sont élevés au cours de la dernière année à près de 8 millions. Ils proviennent de différentes sources : organisations diverses, corporations, personnes, randonnées de vélo, tournois de golf, vente de différents objets, récupération de cartouches d’encre, etc.

 

Combien élevez-vous de chiens par année?

Entre 300 et 400. De ce nombre au moins 33 % ne pourront pas devenir chiens d’assistance ou chiens-guides puisqu’ils ne passent pas tous les tests. (santé, tempérament, ex: peur, trop dominant, manque de tolérance, etc.). À ce moment, le chien est vendu pour environ 500 $ à une personne, une famille où on a l’assurance qu’il sera entre de bonnes mains.

 

Pouvez-vous nous parler du programme d’entraînement des chiens?

Le programme d’entraînement dure environ 2 ans soit : 9 semaines à la pouponnière, entre 12 et 18 mois dans la famille d’accueil ensuite, c’est la période d’entraînement. Généralement, après un an on sait si le chien peut ou non devenir chien-guide ou chien d’assistance. Il en coûte environ 6000 $ par chien pour la première année, le temps de savoir s’il se qualifie et environ 30 000 $ pour le programme complet.

 

Quelles races de chiens utilisez-vous pour devenir chiens-guides ou chiens d’assistance?

Nous travaillons avec les labradors, les bouviers bernois et le croisement du labrador et du bouvier bernois soit le St-Pierre. Le St-Pierre a été nommé ainsi par le CA en guise de reconnaissance à mon égard pour mon idée et mon courage à la réaliser. Ce qui fait toutefois le meilleur gage de réussite, c’est la relation qui se crée entre la personne et le chien.

 

Comment choisissez-vous les familles d’accueil?

C’est très exigeant d’être famille d’accueil. Elles doivent d’abord remplir un formulaire d’intérêt, participer à des rencontres d’information, de sélection et de travail avec les animaux. Cela nécessite plusieurs déplacements et beaucoup d’investissement personnel. Il y a environ 350 à 400 familles d’accueil. La plupart récidivent car elles apprécient l’expérience.

 

Est-ce qu’un bénéficiaire qui perd les chiens pour des raisons de santé ou d’âge a automatiquement un autre chien?

S’il en fait la demande oui. La majorité des personnes ont 5 ou 6 chiens puisque la durée de vie active d’un chien est d’environ 6,5 ans. Après, il est envoyé dans une famille où on sait que le chien sera pris en charge selon les exigences de MIRA.

 

Rayonnement de MIRA

 

MIRA couvre tout le territoire du Québec et des provinces maritimes. 2 000 chiens ont été remis à ce jour à des personnes ayant une déficience visuelle ou une incapacité physique au Québec, au Canada, en France, au Mexique et au Brésil. Mira a aussi œuvré à titre de mentor à des programmes spéciaux comme l’Agence canadienne de développement international (ACDI).

En plus de son siège social, il y a l’usine de tri des cartouches d’encre à Neuville, le bureau de financement et MIRA Europe (indépendante de MIRA Québec). MIRA Europe est venue acquérir la technologie et les méthodes de travail. Le partenariat est basé sur l’entraide et le respect des mêmes règles d’éthique. Nul doute que MIRA poursuivra sur sa lancée et son avenir est plus que prometteur.

 

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