Otra! Otra, Carlos Marcelo Martinez!

Gisèle Bart, Le Journal des citoyens, Prévost, le 19 février 2015

Le samedi 24 janvier, à Prévost, le charme hispanique a opéré. Le chanteur-guitariste Carlos Marcelo Martinez nous a fait voyager dans son univers, accompagné de complices dont l’amical soutien, sourires et regards indéfectiblement rivés sur lui, furent tangiblement ressentis tout au long du spectacle. J’ai nommé le guitariste Hugo-Andres Larenas, le contrebassiste Sébastien Pellerin et le percussionniste Miguel Medina.

Carlos ne m’en voudra pas si je le compare à un Jésus. Un Jésus tout sourire désireux de répandre la paix via la joie. En effet, si sa musique peut paraître profane, ses présentations n’ont de cesse de nous inviter à « respecter la beauté des choses et apprécier le temps qu’elles ont mis à devenir belles ». Ainsi, c’est d’un geste élégant qu’il nous fit applaudir autant le travail de ses musiciens pour parvenir à l’excellence que leur musique en elle-même. Une musique joyeuse qui atteignit des sommets de beauté, jouée par un merveilleux «Grand prix de guitare de Montréal », un solide contrebassiste qui fit sans relâche battre le cœur immense de son instrument et un percussionniste dont les doigts sont de véritables baguettes magiques. Quant à Carlos, c’est en virtuose qu’il poursuivit inlassablement le plaisir sur les cordes de sa guitare alors que ses finales abruptes établissaient son indéniable autorité et nous détrompaient sur son apparente vulnérabilité. Quelques effets spéciaux d’un harmoniseur sont venus s’ajouter.

Toutes les pièces étaient des chansons très connues du répertoire français, anglais et sud-américain sauf un florilège musical de Rock à la Jimmy où durant trois minutes nous nous sommes retrouvés à Woodstock. Toutes ces chansons, agrémentées de longues parties instrumentales, furent chantées par Carlos. Elles le seraient « à sa façon », nous avait-il annoncé d’un ton résolu adouci par son sourire charmeur. Traduire « ad lib » tant dans les mélodies que dans les rythmes, il les chanta en espagnol de sa belle voix cassée dans les basses et qu’il juche haut dans les hautes avec un plaisir évident de les chanter ainsi. Il y eut même de touchants accents de fado.

Ce fut une soirée enflammée rendue « bon enfant » par quelques ratés techniques comme celles que l’on passe autour d’un feu de camp. Invités à danser, nous nous sommes finalement exécutés, enflammés nous-mêmes par leur enthousiasme contagieux, expansifs en bravos, applaudissements et frappements de mains. «Otra ! Otra ! » (Une autre ! Une autre !) criait une voix. Ce qui nous valut un Bamboleo (houle, déhanchement) inondé de soleil. Mission accomplie, Carlos ! Ton incitation à la Joie a été entendue !

 

 

classé sous : Non classé