Achat local : Mythes et réalités

Hélène Maillé,
Journaldesvoisins.com,
Ahuntsic, février 2015

Jean (NDLR : nom fictif) est un amoureux d’Ahuntsic-Cartierville, qu’il habite depuis de nombreuses années. Il aime connaître l’origine des produits qu’il consomme et entretenir des relations amicales avec les personnes qui l’entourent.

De ce fait, il s’est tourné vers l’achat local, permettant ainsi aux commerçants du quartier de rester actifs. « Ce qui me pousse à acheter local, c’est le sentiment de contribuer au développement de mon quartier et de m’assurer d’avoir des produits de qualité à des prix raisonnables ».

En effet, le mythe selon lequel l’achat local coûterait plus cher serait faux. Selon Marc-André Perron, directeur général de la Corporation de développement économique communautaire d’Ahuntsic-Cartierville (CDEC), tout est une question de choix et d’équilibre. Certes, il est possible que certains produits aient un prix plus élevé. Toutefois, la qualité est au rendez-vous, ce qui fait en sorte que celui-ci durera plus longtemps et qu’il sera ainsi moins souvent remplacé. Il y a donc une économie à long terme et le consommateur en sort souvent gagnant.

Les détaillants indépendants sont généralement très sensibles à cette pratique. C’est le cas de Nathalie Leclair, de Chaussures H. Leclair, et de Bruno Thouin, de Panier-Santé Fleury. Non seulement ils offrent un service plus personnalisé à un très bon rapport qualité-prix, mais ils sont convaincus qu’acheter local assure la vitalité et la pérennité de notre environnement. Création d’emplois M. Perron souligne que participer à la vie de quartier de cette manière permet de créer des emplois et de générer ses propres revenus.

Cette pratique a donc aussi des retombées sociales. Toutefois, notre climat économique ne nous permet pas l’autosuffisance. « Il y a quelques années, il était impossible de tout produire au Québec. C’est moins vrai aujourd’hui, mais il y a encore certains biens que l’on ne peut pas trouver localement, d’où l’intérêt d’acheter local » affirme M. Thouin.

Le directeur général de la CDEC, lui, nous rappelle également qu’acheter local ne veut pas nécessairement dire que le bien en question est produit au Québec, mais qu’il peut être vendu par des commerçants d’ici. Même si c’est un distributeur local qui fournit un produit importé, dit-il, il y a des retombées dans notre milieu. La réglementation quant à savoir si un produit est local ou non n’est toutefois pas très stricte. Certains produits seront étiquetés «fait au Québec», mais ce n’est pas le cas de tous.

Il est donc important d’aller au-delà du producteur et de regarder qui le distribue, fait la mise en marché ou vend le produit.

 

Être conscient

 

Comment sensibiliser plus de personnes à la cause? Les gens doivent être conscients des effets positifs de leur action sur l’économie de notre milieu. C’est une question d’équilibre, et de conscience sociale et collective où chacun doit être plus éveillé à la problématique. « La meilleure publicité reste le bouche-à-oreille. En donnant un service de qualité, les gens seront portés à parler de nous », dit Nathalie Leclair.

C’est également l’opinion de notre consommateur, Jean : « Une publicité nous parle sans réellement nous toucher, tandis que si une connaissance nous en glisse un mot, c’est considérablement plus fort! »

 

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