Hécatombe de locaux vides rue Saint-Jacques

Mercedes Domingue, Échos Montréal, février 2015

Il est désolant de constater que la rue Saint-Jacques dans le Vieux-Montréal a perdu de son attrait en tant que Quartier des Affaires, alors qu’il n’y a pourtant pas si longtemps, cette rue grouillait d’une vie commerciale et marchande foisonnante, et constituait un haut lieu de fréquentations pour les gens d’affaires. Son long déclin au fil des années fut notamment marqué par l’exode massif de sièges sociaux corporatifs, ainsi que par les départs d’institutions financières importantes  telles que la Banque Royale, la Banque Nationale et même dans une certaine mesure la  CIBC, qui s’est déplacée un peu plus à l’ouest, en plus du Journal La Presse.

Devenue une rue peu passante et parsemée de locaux à louer beaucoup trop grands pour une économie de quartier, la rue fait mauvaise figure, peinant à générer un quelconque intérêt de la part d’investisseurs commerciaux. En filigrane, on doit également souligner le peu d’empressement assez navrant de la Ville de Montréal à « revamper » cette artère autrefois attrayante, à l’instar de la rue Notre-Dame à l’ouest de Saint-Laurent, où les quelques commerçants restants doivent côtoyer au quotidien des immeubles délabrés depuis plusieurs années. Cette situation urbaine n’est pourtant pas irrémédiable, ni même désespérée. Beaucoup de rues, de quartiers, voire même de villes entières ont repris vie en France grâce à des cures de jeunesse intelligemment orchestrées, et grâce à une volonté politique concrète d’investissement dans le mobilier et l’immobilier. On n’a qu’à penser à Grenoble ou à Lyon… Pendant qu’ici on tergiverse continuellement (voir Autoroute Ville-Marie, l’Échangeur Turcot, les projets d’Autoroute Notre-Dame, etc…) ou bien qu’on s’affaire à des économies de bouts de chandelle absurdes (déneigement) ; ailleurs on travaille plutôt continuellement à créer une véritable dynamique de mise en valeur du patrimoine immobilier urbain et de l’économie locale. Mais peut-être souhaite-t-on retourner au temps des Romains où Le Pain et Les Jeux faisaient oublier leur misère aux citoyens ?

 

 

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