Marc-Olivier Laramée, Échos Montréal, février 2015
Le Montréal souterrain est le plus grand réseau de tunnels dans le monde. Depuis 2009, l’art contemporain prend d’assaut ces couloirs en les transformant en galeries de musées à aires ouvertes. Parfois difficile d’approche, cet art prend un tout autre sens, lorsque présenté dans un environnement urbain. L’édition 2015 présentera 90 œuvres, du 28 février au 15 mars 2015.
Le thème de l’édition 2015 est « La sécurité dans notre société, qu’advient-il de nos espaces de liberté ? ». Avec la multiplication des outils technologiques, la surveillance du public est dorénavant la priorité. Les caméras de sécurité sont partout. Du travail, en passant par les transports en commun, des magasins et même la rue, tous nos faits et gestes peuvent être scrutés. L’évolution des médias de l’information, censée promouvoir la liberté d’expression, ainsi que le libre accès à l’information, tout cela n’est qu’un paravent au vaste réseau de surveillance des compagnies et agences gouvernementales.
Les différentes œuvres d’art veulent remettre en question ce faux sentiment de liberté et en analyser les dessous. La technologie a laissé place à un sentiment d’insécurité. Cette peur mène à une exacerbation du contrôle de la sécurité du public. Le seul résultat d’une telle paranoïa est la restriction des libertés individuelles et un recul de la liberté d’expression.
Des bénévoles et parfois même les artistes seront sur place pour présenter les œuvres, qui seront réparties à travers la totalité du réseau du Montréal souterrain. Les médiums utilisés sont : vidéos, sculpture, performance, photographie, arts médiatiques, arts digitaux, les arts sonores ainsi que des installations grandeurs natures.
Présentées dans 15 secteurs différents des Ailes de la Mode au Palais des Congrès, ces œuvres interpellent de par leurs emplacements sortant de l’ordinaire. Les 32 km de tunnels deviennent, le temps de ce festival, le musée le plus fréquenté au monde avec plus d’un demi-million d’usagers par jour.