La surprenante expansion du dindon sauvage

Nelson Dion, Journal Mobiles, Saint-Hyacinthe, le 16 février 2015

Il y a trente ans presque inexistant de nos forêts, le dindon sauvage est maintenant très présent dans le sud du Québec. Son expansion vers le nord est telle qu'on en pratique même la chasse. Certaines initiatives comme l'introduction et la relocalisation par la Fédération québécoise des chasseurs et pêcheurs, un programme écheloné sur dix ans, auraient entre autres contribué à l'expansion de ces oiseaux.

 

Introduction en forêt

 

Au début, une cinquantaine de dindons en provenance de l'Ontario ont été introduits dans le sud du Québec. Au fil des années, l'expansion naturelle, appuyée par de nombreux lâchages du gallinacé a fait en sorte que ces oiseaux sont présentement nombreux dans plusieurs régions du sud et de l'ouest du Québec. Malgré un couvert de seulement 18 % en massif forestier, les observations de dindons sauvages dans la région maskoutaine se font aussi de plus en plus nombreuses.

 

D'où vient-il ?

 

Les premiers dindons sauvages observés au Québec le furent dans le sud de la Montérégie et provenait vraisemblablement de la seule expansion des populations américaines limitrophes, suite à un programme de réintroduction intensif mené depuis plus de 50 ans. Chez nos voisins du sud les populations sont présentement évaluées à plus de cinq millions d'individus.

 

Un peu d'histoire

 

Le dindon sauvage est une espèce propre à l'Amérique du Nord, ce qui lui a valu le nom de «coq d'inde» par Christophe-Colomb, qui croyait avoir découvert les Indes Occidendales. Le dindon domestique quant à lui serait issu de spécimens domestiqués par les autochtones il y a de ça plus de mille ans.

 

Des «glou-glous» à Saint-Jude

 

Même si l’abondance de la neige demeure un facteur limitant pour la progression du dindon vers le nord, son expansion semble se confirmer d'année en année. Gageons aussi que le réchauffement climatique y est pour quelque chose. Peut-être aurez-vous le plaisir d'entendre son retentissant « glou-glou » dans une forêt prêt de chez-vous. Caroline Laplante, notre collaboratrice au Journal Mobiles, en a d'ailleurs été témoin dans sa cour à Saint-Jude, où plus d'une quinzaine d'individus s'attroupent régulièrement sous ses mangeoires d'oiseaux.

 

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