Le Défi de la Gosford 2015

Guy Brousseau, Le p’tit journal de Woburn, Woburn, février 2015

Les 7 et 8 février s’est tenue la 15e édition du Défi de la Gosford Axion. L’organisation de cet événement a évolué grandement au cours des quinze dernières années. Nous devons à Francine Blais, mairesse à l’époque, l’initiative de la première compétition. Francine a su déceler immédiatement le potentiel touristique d’une telle activité. Avec son dynamisme habituel, elle a sollicité Bernard Saucier qui venait de s’installer à Woburn, qui possédait beaucoup d’expérience et qui participait depuis plusieurs années à des courses de chiens.

La première année, le mont Gosford ne disposait pas des équipements requis pour accueillir un pareil attroupement. Le départ a donc été planifié dans le village (près de la patinoire). Le circuit devait passer par le rang Rodrigue pour se rendre à la pisciculture et prendre ensuite le Chemin du ruisseau Morin vers les terres de Domtar. Cette année-là, la pluie abondante a forcé le comité organisateur à modifier le parcours et à démarrer l’événement dans la cour de Pétrole Turmel.

Le même trajet a été emprunté pendant quatre ans avant de déménager la compétition au mont Gosford. Le nouveau site comporte beaucoup d’avantages. Plus besoin d’arrêter la circulation sur la route 161 pour permettre aux attelages de traverser. Ni d’utiliser un pont de glace pour franchir la rivière Arnold. Et, depuis ce temps, le plus grand défi pour notre municipalité consiste à profiter de cet événement pour faire connaître le projet de la Forêt habitée ainsi que les paysages de notre municipalité.

 

Connaître cette passion et la comprendre…

 

Lorsqu’on assiste à une course de chiens pour la première fois, tout le monde remarque la même chose à propos des chiens : ils sont très minces et ont peu de fourrure. Je pensais que les chiens de traîneau étaient plus gros, plus costauds et plus poilus. Avant de les rencontrer, on s’attend à des races comme l’esquimau, le husky, le samoyède ou le malamute. La race de chien pour faire des compétitions est l’alaskan. Cette race est le résultat de croisements successifs entre le chien esquimau de l’Alaska et les chiens de chasse, comme le braque allemand qui évoluait en Europe. Plusieurs générations et croisements ont abouti à une race de chiens doués pour la vitesse et l’endurance pour les longs trajets. Bien entraînés, ces chiens aiment se dépasser et deviennent de véritables fous de la course.

Après ce questionnement sur le type de chiens, on se demande ce qui peut bien faire courir les mushers. Le journal a rencontré Bernard Saucier pour en savoir davantage sur le quotidien d’un musher.

Le premier impact sur la vie des mushers est la proximité avec les animaux. Ils sont toujours avec leurs chiens. De la qualité de leurs relations dépendra le résultat des courses. On pourrait comparer ce lien avec celui d’un agriculteur avec ses vaches. Ils sont dépendants l’un de l’autre. Comme dans le domaine de l’agriculture, les mushers doivent faire le train et planifier leurs vacances et sorties afin d’avoir de l’aide pour soigner leurs animaux.

Pour devenir musher, l’amour des animaux reste un incontournable. Plusieurs font l’élevage de leurs chiens pour garantir la relève et la qualité de leur attelage. S’assurer que les animaux se nourrissent bien et qu’ils reçoivent les soins de santé requis font partie des préoccupations constantes des mushers.

Bernard s’occupe en ce moment de 24 chiens et de 10 chiots avec l’aide de sa conjointe. Chaque matin, il consacre environ une heure à l’alimentation de ses partenaires de course. Il leur donne un mélange d’eau tiède et d’un peu de viande. Chaque animal a droit à cette « soupe » de deux litres d’eau garnie de 15 % de viande. Cette distribution s’effectue tout en inspectant la santé des bêtes et en fournissant les marques d’affection tant appréciées des chiens.

Le jour, lorsque l’emploi du temps le permet, on se promène avec quelques chiens ou avec les chiots. Le soir, les chiens adultes ont droit à leur ration de viande. Dans le cas de Bernard, cette nourriture se compose en grande partie de poissons, d’un mélange de minéraux, de vitamines et de croquettes commerciales.

L’entraînement pour la saison des courses débute à la mi-septembre ou lorsque la température descend sous 10° Celsius. Ceci pour éviter les coups de chaleur, car les chiens ne transpirent pas. Il est donc dangereux de les faire courir en été.

Avant la première compétition, au début de janvier, l’entraînement se fait de manière graduelle à raison de trois ou quatre heures par jour et cela de quatre à cinq fois par semaine. Pour chacune des équipes de chiens, on augmente peu à peu la distance parcourue, jusqu’à accomplir la distance requise pour la course. Cette année, avant la première course, Bernard et ses chiens ont parcouru près de 300 miles. En l’absence de neige, les chiens s’entraînent en courant devant un VTT.

Ce qu’il faut retenir, c’est que les mushers poursuivent constamment l’objectif de former une équipe de chiens en forme et qui aiment courir. Voilà la recette du succès. Du côté des dépenses, il faut se doter d’une camionnette avec une boîte spécialement équipée pour transporter les animaux, la nourriture et les équipements de soins des chiens. Pour participer aux compétitions, il faut prévoir des dépenses de déplacement, d’hébergement et de nourriture. Le tout coûte de 500 $ à 600 $ par compétition. Les bourses, offertes aux cinq gagnants et gagnantes de la course, comblent les dépenses du week-end. Le budget annuel de dépenses pour pratiquer ce sport s’élève entre 10 000 $ et 12 000 $.

 

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