Caroline Laplante, Journal Mobiles, Saint-Hyacinthe, le 5 janvier 2015
Mardi le 16 décembre dernier, Solidarité populaire Richelieu-Yamaska conviait la population maskoutaine à l'un de ses déjeuners mensuels au Restaurant Lussier Cette rencontre hivernale était animée par les dynamiques membres de l'équipe de travail du Centre de femmes l'Autonomie en soiE de Saint-Hyacinthe Mandoline Blier, Valérie Lambert, Kathleen Martin et Mélanie Brousseau.
Selon les travailleuses et les membres du centre, pour vivre le féminisme au quotidien, il est primordial de vivre ce qu'on veut apporter dans la communauté que ce soit en ce qui a trait aux valeurs mises de l'avant dans les processus décisionnels, la visibilité ou encore l'approche d'éducation populaire. D'ailleurs, Mandoline, Valérie, Kathleen et Mélanie, ont utilisé des outils d'éducation populaire pour faire ressortir les connaissances féministes de la trentaine de personnes participant au déjeuner. Nous avions quinze minutes pour répondre, en équipe, à trois questions :
1. Choisir, en groupe, trois valeurs qui définissent le féminisme.
2. Un Centre de femmes, c'est quoi?
3. Échanger sur : « Ça veut dire quoi fonctionner en Collective? »
Ces valeurs, quelles sont-elles? L'égalité (des droits), l'autonomie, le respect, le combat contre le patriarcat, la justice sociale, l'affirmation, l'action, le sens de la communauté, la liberté de choix, l'analyse critique et la solidarité sont les valeurs que les participant.es au déjeuner ont trouvées pour représenter le féminisme. Une bonne connaissance du mouvement féministe selon les travailleuses du Centre de femmes. En 2011, les membres du Centre de femmes ont participé à une rencontre portant sur la Base d'unité politique de L'R des centres de femmes où il était entre autres question des valeurs. Les réponses que les femmes avaient apportées? Égalité, solidarité, autonomie, honnêteté, confidentialité, partage et échange.
Qu'est-ce qu'un centre de femmes?
Selon les participant.es : un lieu de partage, de rencontre, d'ouverture, de tolérance envers les autres. Un lieu de solidarité et de revendication, où se mettre en action, et où l'éducation populaire est à l'honneur. Un lieu où se trouver, se retrouver, où répondre à ses besoins, où on trouve de la formation, et des informations, un lieu de rencontre pour l'épanouissement des femmes à différents niveaux. Là encore, les participants semblaient bien connaître leur Centre de femmes, les mandats du centre touchant : les services (intervention, centre de références), les activités éducatives (pour favoriser le groupe plutôt que les rencontres individuelles) et les actions collectives (aller chercher la conviction dans le vécu des membres).
Et travailler en Collective, ça veut dire quoi? Outre s'entraider et travailler en collaboration, les rapports égalitaires, donc la déconstruction de la hiérarchie, l'horizontalité, la conscience des rapports de pouvoir, le fonctionnement en collective demande une capacité à tendre vers le consensus, le désir de partager et le respect des idées de toutes. Au Centre de femmes, la Collective peut être représentée par le cercle, un cercle de réflexion et de consensus dont font partie neuf membres (les trois travailleuses permanentes, trois membres du milieu et trois membres participantes). Et ça marche, malgré qu'il a fallu du temps pour que les membres en arrivent à une Collective fonctionnelle, entre autres parce que ce n'est pas un modèle habituel de gestion et de prise de décision. Mais « quand ça marche, selon les travailleuses et une membre de la Collective présente au déjeuner, c'est magique. Ça permet d'aller au-delà des idées préconçues ». La gestion en Collective met le consensus au cœur du processus décisionnel et permet ainsi de faire émerger des idées nouvelles grâce à la créativité.
Les bottines suivent les babines
Au Centre de femmes L'Autonomie en soiE, on s'implique, on partage et on se mobilise. L'accueil inconditionnel est la valeur sous-jacente de tout ce qui est mis en place, du soutien et de l'accompagnement -où on ne donne pas de conseils, où il n'y a pas de sauveuse- jusqu'au partage du pouvoir. Le pouvoir qui est vécu comme une découverte de son propre leadership que ce soit à l'intérieur de la Collective ou des différents comités mis sur pied pour organiser des événements.
Au Centre de femmes, on part de la base, des membres, pour construire une fondation véritable. Selon Chantal, une membre du Centre de femmes présente au déjeuner : « Il faut reprendre le pouvoir sur sa vie pour pouvoir mettre ce pouvoir en application. »
Le centre de femmes L'Autonomie en soiE est un organisme d'éducation populaire, de promotion de la santé, d'entraide, de soutien, de références et d'aide directe aux femmes. Mais contrairement à l'idée que l'on pourrait s'en faire, un Centre de femmes n'est pas que pour des femmes qui vivent des difficultés, un Centre de femmes existe pour toutes les femmes. Chacune peut y trouver sa place que ce soit en tant que travailleuse, participante ou militante.