Pascal Robillard, L’Action de l’Est, Rimouski, novembre 2014
Le Carrefour 50+ du Québec s’oppose aux mesures proposées par l’Association québécoise des établissements de santé et de services sociaux (AQESSS) dans son mémoire présenté à la Commission d’examen sur la fiscalité québécoise.
L’organisme propose d’aller chercher 268 millions de $ dans les poches des aînées, par proportion des coûts au régime d’assurance médicament, en revanche nous proposons une étude de 2010 du Centre canadien de politique alternative (CCPA) publiée par Marc-André Gagnon avec la collaboration de Guillaume Hébert intitulée : Argumentaire économique pour un régime universel d’assurance médicament. Selon le scénario envisagé, il y en a quatre, la réduction nette des coûts varie entre 2,95 et 10, 7 milliards de $.
En 2000, le Carrefour 50 + du Québec déposait un mémoire réclamant l’instauration d’un régime public universel d’assurance médicament impliquant par le fait même, l’abolition des régimes privés. Les récents événements nous incitent à poursuivre nos revendications en ce sens.
L’implantation d’un régime qui couvrirait totalement tous les médicaments d’ordonnance ne ferait pas que rendre l’accès aux médicaments plus équitable au Canada et améliorer les résultats pour la santé Il permettrait à tous les Canadiens d’économiser jusqu’à 10,7 milliards de dollars en dépenses de médicaments d’ordonnance.
Le coût des médicaments augmente de plus de 10 % par année depuis 1985 et constitue un facteur important de l’augmentation du total de dépenses en santé. Pour alléger le fardeau imposé aux finances publiques, l’accès à l’assurance privée (plus onéreuse pour les particuliers) a pris de l’ampleur, enrichissant du même coût les assureurs privés. S’ensuit une hausse du prix de détail des médicaments d’ordonnance affichés au Canada dont l’augmentation connaît une croissance beaucoup plus rapide, et que les Canadiens paient 30 % plus cher que la moyenne de l’OCDE.
L’AQESSS propose aussi de hausser de 25 % les tarifs d’hébergement dans les CHSLD qui permettrait des revenus supplémentaires de 159 millions $. Bien que les recommandations de l’AQESSS fassent exception des personnes bénéficiant du programme de Supplément de revenu garanti, cette recommandation ne tient en aucun compte de la réalité économique des régions Bas-Laurentienne, de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine. De plus, elle recommande une hausse des tarifs aux usagers du transport ambulancier.
Cette recommandation est aberrante au sens où, en raison des pressions financières exercés par les hausses multiples et successives sur les besoins élémentaires (alimentation, essence, logement, électricité, vêtements, médicaments) qui viennent quotidiennement appauvrir les populations les plus vulnérables, dont les aînées. Elles ont aussi pour conséquence de drainer leur qualité de vie et incite nombre d’entre elles à se départir de leurs biens, dont leur propriété alors que la grande majorité espère demeurer autonome et chez elles le plus longtemps possible comme le prône la politique gouvernementale québécoise pour un vieillissement actif et la croissance des services à domicile.