Des morceaux dérobés de l’histoire des Abénakis d’Odanak

François Beaudreau, L’annonceur, Pierreville, le 21 novembre 2014

Les Abénakis d'Odanak se retrouvent dépouillés d'une partie de la mémoire collective de la communauté, après que des cambrioleurs eurent arraché sept plaques de bronze sur plusieurs monuments.

Les plaques volées constituaient des éléments de patrimoine et relataient des moments charnières pour la culture de la communauté. Par exemple, l'une d'elles rappelait le raid mené par le major Rogers en 1759, une autre évoquait les légendes entourant l'arrivée des Abénakis, une autre encore soulignait l'implication des vétérans, dans différentes guerres et conflits, explique le directeur général du gouvernement des Abénakis d'Odanak, Daniel G. Nolett.

Les plaques avaient été aménagées à différents endroits, dont les espaces publics situés à l'avant du Musée des Abénakis et sur la façade de l'église anglicane. « C'est d'autant plus fâchant que ces vols ont été commis quelques temps avant les commémorations entourant le Jour du Souvenir », relate le chef du Conseil de bande, Rick O'Bomsawin.

« Ces vols sont ressentis comme une blessure par plusieurs membres de la communauté », précise-t-il. Le chef demande aux cambrioleurs de bien réfléchir avant de briser ces plaques pour les envoyer chez un ferrailleur, en échange de quelques dollars. « Si les personnes qui ont fait ça voulaient nous ramener les pièces volées, je serais disposé à leur donner une chance », plaide-t-il. « Comme plusieurs personnes dans la communauté, nous croyons que ça ne porte pas chance, de toucher à quelque chose comme ça. Il y a de notre histoire là-dessus, il y tellement de souvenirs reliés aux ancêtres de nos familles, sur ces plaques. »

M. O'Bomsawin espère qu'il sera possible de récupérer les textes qui étaient inscrits sur ces monuments, à partir des photographies ou des documents que les membres de la communauté conservent. « Si les plaques n'étaient jamais retrouvées, j'espère que nous pourrons reconstituer et conserver les écrits qu'elles contenaient », souligne le chef.

Une enquête policière est en cours.

 

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