La Petite Béquille progresse à pas certains

Sylvie Gourde, Le Tour des Ponts, Saint-Anselme, novembre 2014

À quelques jours de son départ pour Haïti, Véronique Delaire, adjointe de Louise Brissette, récolte hommages et affection lors d’une belle fête d’amitié tenue en son honneur le 17 octobre dernier, au gymnase de l’École sur le monde des enfants Brissette, dans le rang de la Montagne, à St-Anselme. Depuis le 17 octobre 2013, soit plus d’un an déjà, Véronique veille sur la destinée de l’orphelinat La Petite Béquille, à Port-au-Prince, en Haïti.

Le projet de construction d’un orphelinat au village de Saint Michel-du-Sud en Haïti, amorcé en 2010, a connu tant et tant d’empêchements que la possibilité de loger à la Maison Figaro, le noviciat des marianistes à Port-au-Prince, s’avère pour Louise Brissette une occasion providentielle pour concrétiser son idée de maisonnée. Elle souhaite, ni plus ni moins, accueillir une trentaine d’orphelins handicapés âgés de moins de six ans.

À maintes reprises, Louise Brissette et quelques membres de sa tribu familiale ont effectué des séjours afin d’organiser les lieux et de pourvoir au fonctionnement de la Petite Béquille. Au fil des mois, Véronique devient le pilier. Aujourd’hui, cinq enfants atteints de paralysie cérébrale vivent dans ce cocon protecteur. À tour de rôle, une dizaine d’enfants Brissette se rendent prêter main-forte à Véronique.

«J’aide les enfants à s’habiller, les fait manger, les amuse», explique avec sérieux Christine Brissette, âgée de 22 ans, qui au-delà de sa trisomie, assume avec entrain son rôle de grande sœur. Gabrielle, Sarah, Julien, Delphine, Fanny, Colombe ont aussi connu le privilège de visiter et d’accompagner Véronique dans sa mission.

 

Des témoignages sentis

 

Depuis 17 ans déjà, Véronique marche dans les traces de Louise Brissette. Ce parcours auprès de ces enfants mal emballés laisse dans son sillage de nombreuses implications imprégnées de bienveillance et de dévouement. Il n’est pas surprenant alors que les témoignages de reconnaissance pullulent en cette journée dédiée à Véronique.

On souligne avec sourires et émotions, son courage, son esprit d’abnégation, son sens de l’émerveillement, sa générosité, sa patience, sa disponibilité et sa foi, immense, en la cause des Enfants d’amour de Louise Brissette. «Dieu a besoin de fous», cite une amie; «Toute âme qui s’élève élève le monde», entonne une autre personne. Même Gérald Oriol, secrétaire d’État aux personnes handicapées, en Haïti, transmet, via internet, un commentaire chaleureux.

Véronique Delaire accueille avec humilité et joie ces paroles vitaminées qui ensoleilleront ses journées passées en solitaire à accomplir son travail. «Je trouve parfois difficile d’être seule, sans la présence de collaborateurs québécois, mais une foi profonde m’habite et m’aide à tenir le cap», commente-t-elle. Pas étonnant alors que Véronique réserve un accueil cordial aux Québécois qui transitent en Haïti, telles les petites sœurs Myriam.

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