Denyse Tremblay, Regards, Sherbrooke, novembre 2014
Native d’Haïti, âgé de 39 ans, Me Marie-Carole Descollines est mère d’une jeune fille de 14 ans, Richesse. Arrivée au Canada en 1983, elle a dû étudier ardemment pour pouvoir graduer et exercer son métier d’avocate. Après avoir fait sa technique juridique au Collège O’Sullivan à Montréal, elle compléta une année en droit à l’Université de Montréal. Obligée de suspendre ses études en 1998, elle met les voiles pour Sudbury en Ontario, où elle donna naissance à sa fille Richesse. Elle y demeura six ans, car la stabilité de sa fille était importante. N’ayant pas son Barreau, elle ne pouvait travailler comme avocate, mais elle a occupé le poste d’agent de services aux citoyens pour le gouvernement du Canada.
En 2006, la voilà de retour au Québec. Madame Descollines entreprend alors de faire son baccalauréat en droit civil à l’Université de Sherbrooke. Elle poursuit ses études à l’école du Barreau à Sherbrooke, qu’elle termina en 2011. Mais, une autre étape l’attend avant de pouvoir devenir avocate : elle doit effectuer un stage de six mois dans un bureau d’avocat. Un cabinet dont la loi exige qu’il exerce depuis au moins dix ans. Une porte s’ouvre : Maître Johanne Marcil lui offre cette opportunité. Après son stage, madame Descollines trouve un emploi à Bromont dans le cabinet de maître Robert Jodoin. Ce qui est difficile, c’est qu’elle doit faire le trajet à tous les jours. Étant monoparentale, cela occasionne certains désagréments. Ne baissant pas les bras, Madame Descollines finit par trouver une opportunité d’emploi à Sherbrooke.
Puis, ayant perdu cet emploi, elle décide d’ouvrir son propre cabinet d’avocate, et ce, à partir de son domicile. Or, elle doit faire un dernier pas avant de réaliser son rêve : entreprendre son diplôme de 2C en common law et en droit transnational (JURIS DOCTOC), qu’elle terminera pendant l’été 2015. Bref : un combat pour arriver à ses fins qui ne fut pas de tout repos!
Mais dites-moi madame Descollines, la raison de tout cela? — « Comme je vous l’ai dit, mon parcours ne fut pas facile, et il faut mentionner que les exigences d’études en Ontario ne sont pas comme au Québec. Présentement je fais un programme intensif durant deux étés, ce qui me permettra d’avoir accès à d’autres barreaux comme ceux de New York ou de l’Ontario. Je peux dire que j’ai étudié, travaillé 25 h par semaine, tout en étant maman à temps plein, ce qui m’a demandé beaucoup d’énergie. Ma plus grande récompense fut lorsqu’on m’a remise entre mes mains mon certificat du barreau. Ce fut un grand bonheur, car maintenant je peux exercer en tant qu’avocate! » Avez-vous le temps de faire autre chose, comme des activités? — « Oui, je peux aller marcher avec mon amie, Monique Milien, qui est importante dans ma vie. Je m’entraîne aussi au Maxi- club depuis 2008. J’aime lire ou écouter un film avec ma grande fille Richesse, malgré qu’à cet âge-là, les « textos » ont une grande importance pour eux! » Vous avez un message pour nos lecteurs et lectrices?— « Je veux dire aux jeunes de ne pas s’arrêter aux commentaires négatifs, car tout est possible. Qu’ils continuent à avancer malgré les difficultés. »