La maison de Production des Plateaux en pleine ascension

Johanne Fournier, GRAFFICI, Gaspésie, novembre 2014

La maison de Production des Plateaux de Saint-Alexis-de-Matapédia élargit son rayonnement, particulièrement depuis la sortie récente de son film Les métiers de Doré. L’œuvre connaît un bon succès et est fort bien accueillie du public partout où elle est projetée.

La cinéaste derrière cette réussite est Jocelyne Gallant. Après 32 ans de vie en France, où elle a été enseignante en informatique pendant 25 ans, elle a décidé, en 2009, de tout abandonner pour venir vivre sa passion du cinéma dans son village natal de Saint-Alexis. Elle a alors acheté une habitation qui abritait jadis le commerce Chez Rose-Anna. « C’était un 5-10-15 [une bannière de magasin à rayons], rappelle Jocelyne Gallant. Ça fait partie du patrimoine de Saint-Alexis. » Rose-Anna Martin, décédée l’an dernier à l’âge de 91 ans, avait fait construire ce bâtiment en 1954. Elle y a exploité son magasin jusqu’en 1989.

« Le commerce était aussi un lieu de rencontres, se remémore Mme Gallant. Les gens continuent de dire “la maison de Rose-Anna”. » D’ailleurs, en 2009, la cinéaste a tourné de petites capsules vidéo appelées Les causeries chez Madame Rose-Anna. C’est comme ça que sa carrière de cinéaste a débuté.

Il faut quand même dire qu’elle avait commencé, deux ans plus tôt, à tourner son film Les métiers de Doré. Par contre, pendant les sept ans de tournage et jusqu’à ce printemps, l’œuvre ne devait être destinée qu’à la famille. C’est la rencontre avec la documentariste Lise Éthier qui a changé les plans. Pour celle-ci, le film portant sur la tisserande de 102 ans, Doré Gagnon Belzile, devait faire l’objet d’une diffusion publique.

Même si « la maison de Rose-Anna » n’est plus un lieu public, Jocelyne Gallant conserve l’esprit des lieux. « C’est avant tout ma maison, mais je me sers de l’ancien espace du commerce pour faire des petites soirées de poésie et des projections de vidéos, indique-t-elle. J’ai l’espace pour ça.

J’ai même déjà accueilli le groupe de jazz Misses Satchmo. On fait aussi les réunions du comité du journal ici. » Mme Gallant est rédactrice en chef ainsi que responsable bénévole du montage et du graphisme du journal communautaire Tam Tam, qui est distribué gratuitement dans tous les foyers des cinq municipalités du secteur des Plateaux.

Si le fait de se consacrer au septième art ne date que de quelques années, l’amour de la caméra n’est pas nouveau pour Mme Gallant. « J’ai toujours eu cette passion-là de filmer », souligne-t-elle. Son premier court-métrage remonte à 2005. « C’était un petit film sur une rencontre de monocycles à Valbonne, en France », précise-t-elle.

Jusqu’en 2011, la femme de cinéma se qualifiait d’autodidacte. « Les seuls cours que j’avais suivis étaient en écriture de scénarios documentaires à Paris et avec Serge Giguère de Paraloeil à Rimouski », spécifie-t-elle. Mais en mai 2012, elle a complété une formation appelée « techniques de réalisation de films documentaires» au Cégep de Rivière-du-Loup.

À l’issue de sa formation, elle a produit un film sur les RackModeuses de Saint- Alexis-de-Matapédia, une coopérative qui transformait des vêtements usagés. Après avoir réalisé plusieurs courts documents vidéo pour différents organismes, Jocelyne Gallant a obtenu un contrat auprès du Centre local de développement (CLD) d’Avignon pour le tournage de quatre capsules vidéo. « J’avais besoin de me donner un nom, enchaîne Mme Gallant. C’est là qu’est née la Maison de Production des Plateaux, en juillet 2012.»

Selon elle, c’est la sortie récente de son film Les métiers de Doré qui propulse la renommée de sa maison de production. « Ça m’ouvre des portes auprès des cinémas parallèles », souligne Jocelyne Gallant. Le film sera d’ailleurs projeté à la Maison de la culture de Sainte-Anne-des-Monts le mercredi 12 novembre à 19 h 30. Pour visionner un extrait du film : youtube.com/watch?v=Gdmg-ZP5C5Q. Pour se procurer une copie DVD :prodplateaux@gmail.com

 

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