Nicole Bédard, Autour de l’île, L’Île d’Orléans, octobre 2014
Des coyotes ont été aperçus sur l’île d’Orléans. On les a vus rôder près des résidences ces derniers mois et on a entendu leur hurlement à la brunante. Un citoyen de Sainte-Pétronille a même vu son chat devenir la proie de l’un d’eux pendant que d’autres ignorent toujours comment leur animal de compagnie a disparu.
Devant la présence plus nombreuse et active de ces canidés, une certaine inquiétude a été semée ainsi qu’un réel désir de faire face à ce problème. Nous nous sommes donc intéressés à ce phénomène inhabituel du comportement de ces carnivores et nous avons voulu savoir comment réagir lorsque cet animal devient nuisible.
Claude Plante, trappeur de Saint-François, explique que le printemps s’est terminé dans des conditions climatiques difficiles, dont le froid et la neige abondante qui furent néfastes pour les cerfs. Plusieurs ont été retrouvés morts dans les champs au printemps dernier. Le cheptel des cerfs ayant atteint de ce fait un niveau très bas, les coyotes ont dû se tourner davantage vers d’autres espèces de nourriture, comme des petits fruits, lièvres, marmottes, souris, charogne et même d’autres animaux comme des chèvres, moutons ou chats devenus victimes de cette situation, « une hypothèse envisageable», dit M. Plante. D’autres attribuent ce phénomène à l’étalement urbain qui empiète sur les milieux naturels.
Le comportement du coyote
Le coyote peut couvrir un territoire s’étendant sur un rayon de plus de 50 km. Il pèse de 25 à 50 livres. Il est monogame et son accouplement, qui se situe de la mi-janvier jusqu’en mars, peut engendrer une portée de quatre à six petits. Il est actif du crépuscule jusqu’à l’aube se promenant rarement le jour et chassant seul ou en famille. Son hurlement ressemble à celui du loup. « Deux coyotes hurlant ensemble laissent l’impression qu’ils sont plusieurs. » Depuis environ trois ans, on observe une augmentation de la présence de coyotes sur l’île et en même temps un recul de la population des renards. Normalement, les coyotes fuient les humains, mais, cas rare cependant, une jeune fille fut attaquée en 2009 lors d’une promenade dans un parc national de la Nouvelle-Écosse. Elle est décédée le lendemain des suites de ses blessures.
Conseils utiles
Si vous vous trouvez en présence d’un coyote, ne lui tournez pas le dos, regardez- le toujours en vous éloignant lentement. Il ne faut surtout pas courir, pour ne pas l’inciter à vous poursuivre. S’il ne se sauve pas, il faut taper dans les mains, parler fort en se montrant dominant. Il est conseillé de ne pas laisser les animaux de compagnie et les petits enfants sans surveillance dans des zones où des coyotes ont été aperçus. De plus, il faut prendre soin de bien fermer nos contenants à déchets pour ne pas qu’ils soient attirés par les odeurs, et ne pas leur donner de nourriture pour éviter de les apprivoiser.
Lorsque les coyotes prennent l’habitude de s’aventurer sur votre terrain ou près de chez vous, il est conseillé d’avoir recours à un trappeur qui installera des pièges pour les prendre. Cette solution nous est aussi proposée par Jacques Nadeau, relationniste du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs et par Jean-Pierre Turcotte, préfet de la MRC de L’Île-d’Orléans.
La chasse aux coyotes
M. Plante fait partie de la dizaine de trappeurs qui recueillent les peaux de ces bêtes sur l’île d’Orléans pendant la saison de la chasse, entre le 25 octobre et le mois de mars. Comme le coyote n’a presque pas de prédateurs, le trappeur est le seul à pouvoir exercer un contrôle assurant une certaine stabilité de leur population. M. Plante représente les trappeurs à la Fédération des trappeurs gestionnaires du Québec et il siège à la Table régionale du groupe de la Faune au gouvernement provincial. Il nous invite à communiquer avec lui si nous avons besoin de ses services pour nous débarrasser de ces coyotes aventuriers. Pour en savoir plus, on peut consulter divers sites internet dont, entre autres, http://fr.wikipedia.org/wiki/Coyote ou http://fr.canoe.ca/infos/environnement/archives/2011/02/20110219-150638.html