Lancer des fusées et relever des défis

François, Beaudreau, L'annonceur, Pierreville, le 22 octobre 2014

Plus de soixante fusées de moyenne et haute puissance s'élancent vers le ciel depuis leur rampe de lancement de Saint-Pie-de-Guire.

Un opérateur actionne une commande d'allumage. Un bruit assourdissant se fait aussitôt entendre. Un peu plus loin, une fusée s'élance. Elle monte en flèche et disparaît dans les nuages. Une centaine de personnes scrutent le ciel et aperçoivent soudain un parachute, au bout duquel une capsule se balance.

Le rassemblement a lieu en plein champ, à Saint-Pie-de-Guire. L'endroit est isolé, loin des routes et des maisons. Pendant la fin de semaine du 11 et 12 octobre dernier, cette scène de lancement de fusée sera répétée plusieurs dizaines de fois. En tout, soixante-six lancements ont eu lieu sur le site, à l'occasion de l'activité « Ciel d'octobre », organisée par le Club québécois de fuséonautique.

La rencontre réunit des lanceurs, comme les habitués les appellent, en plus des nombreux amateurs qui sont venus apprécier le spectacle. Une bonne centaine de personnes, en tout. Sur place, des adeptes sont regroupés autour des tables sur lesquelles ils assemblent leur engin. Plus loin, des fusées sont installées sur des rampes de lancement, prêtes à décoller.

Il faut en connaître un bout en matière de propulsion et d'aérodynamique avant de lancer des fusées dont certaines mesurent jusqu'à deux mètres de hauteur.

« Il y a deux grandes classes de moteur, les moteurs de basse/moyenne puissance et les moteurs de hautes puissances. Pour pouvoir utiliser les moteurs de haute-puissance, il est nécessaire de passer deux examens écrits, un de Transport Canada sur la sécurité et les règlements et un second administré par l'Association Canadienne de fuséologie qui porte lui plus sur la fabrication, l'utilisation, les principes physiques du vol d'une fusée », explique le président du Club québécois de fuséonautique, André Choquette.

 

Banc d'essai

 

« Pour nous, c'est plus qu'un loisir, c'est un banc d'essai », explique Fatine Kahouache, étudiante en génie aérospatial. Elle fait partie de l'équipe Oronos de l'École polytechnique de l'Université de Montréal. Notons que plusieurs étudiants de cette association ont notamment participé à une compétition internationale de lancement de fusées, en juin dernier aux États-Unis. « Pour notre prochain lancement, nous prévoyons que la fusée va atteindre une altitude de 1 400 pieds », ajoute Danika Couture-Peck.

Une fois la fusée assemblée, les étudiants doivent obtenir l'autorisation des responsables des lancements. Les participants répondent à un questionnaire fouillé. La fusée est examinée, pesée, mesurée par un inspecteur certifié. Un moment stressant, avouent les participants. Si l'appareil passe tous les tests, les participants peuvent l'installer sur la rampe de lancement, en attente du décollage.

 

Club québécois de fuséonautique

 

Si le Club québécois de fuséonautique compte dans ses rangs plusieurs étudiants en génie, il regroupe également des retraités, des menuisiers-charpentiers, des informaticiens, des chefs d'entreprise, souligne André Choquette. « Le point commun, je dirais la curiosité, des gens qui aiment les défis techniques », précise-t-il. Le Club québécois de fuséonautique existe depuis mars 2012. Il rassemble une trentaine de membres.

« Le Club organise trois à quatre lancements par année, dont deux à Saint-Pie-de-Guire», explique André Choquette. «Saint-Pie est la base de lancement la plus souvent utilisée par le Club. »

Pour obtenir de plus amples informations au sujet du Club québécois de fuséonautique, les personnes intéressées peuvent visiter le site Internet de l'association à l'adresse suivante: http://www.clubqf.ca/

 

Planeur téléguidé

 

Sur place, nous avons retrouvé Christophe Courtois. Féru de fuséologie, il nous avait informés sur cette science, dans le cadre d'un article paru dans les pages de ce journal, il y a quelques années. M. Courtois avait mentionné qu'il voulait concevoir un planeur téléguidé, intégré à une fusée. C'est maintenant chose faite. M. Courtois nous montre un appareil qu'il a construit.

Les formes de l'engin rappellent celles d'un avion supersonique. La fusée est dotée de caméras et d'ailerons téléguidés. Ces dispositifs permettent à son concepteur de contrôler la fusée depuis le sol, une fois le carburant épuisé, pendant un vol plané.

 

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