J’ai épousé mon ange gardien!

Denise Gagné, Le Sentier, Saint-Hippolyte, octobre 2014

Après 61 ans de mariage, comme c’est rafraîchissant de voir Suzanne Thibault nous présenter ainsi son mari! Cette dame, qui a fondé le Cercle de fermières de Saint-Hippolyte il y a 45 ans, ne paraît pas ses 80 ans. Née à Saint-Hippolyte, au lac des Quatorze-Iles, elle a rencontré André Thibault à l’école. Il était chez les grands, et comme j’étais parmi les plus jeunes, il me protégeait. C’était mon ange gardien!, se souvient-elle. Ils se marient et ont une fille, Céline.

Madame Thibault, qui est marguillère à l’époque, s’implique dans l’organisation du centenaire de la paroisse en 1969. Il fallait trouver de l’argent, alors j’ai appelé des femmes dans tous les coins de la paroisse. Un groupe de 35 femmes est ainsi créé et elles mettent tellement de cœur à l’ouvrage qu’elles réussissent à amasser 600 $ pour le centenaire, en vendant leurs travaux d’artisanat. Mais elles ont pris goût à leurs rencontres, et décident de continuer lorsque les fêtes du centenaire sont terminées. Que diriez-vous d’un Cercle de fermières local?, suggère alors Suzanne Thibault. Ce qui fut fait rapidement. Mme Thibault en sera présidente pendant sept ans, puis occupera le poste de secrétaire- trésorière pendant deux ans. On a eu du plaisir tout le temps! , s’exclame-t-elle. Ça ne s’oublie pas, on garde de si beaux souvenirs.

 

Le bonheur malgré les coups durs

 

En 1975, le couple achète la quincaillerie de M. Labelle, située au cœur du village. On n’y connaissait rien, et on a commencé 1er juillet, le jour le plus achalandé dans une quincaillerie!, se rappelle André Thibault. Mais on a aimé ça jusqu’à la fin. On connaissait tout le monde. Les jeunes venaient et déposaient leur nouveau-né sur le comptoir pour nous le présenter et, 23 ans plus tard, on pouvait le revoir nous présenter à son tour son tout-petit! S’occuper à la fois de sa famille, de la quincaillerie et du Cercle de fermières demande beaucoup d’énergie et de temps. Même le chien était tanné, raconte-t-elle en riant. Une fois, il s’est caché en arrière dans l’auto pour ne pas rester tout seul! Il faut dire qu’André s’implique beaucoup. On l’appelait « le fermier principal », il aidait à transporter les chaises et les tables et donnait volontiers un coup de main. Aujourd’hui, Suzanne Thibault, malgré de graves problèmes de santé (elle a courageusement combattu huit cancers) rayonne d’énergie et d’entrain. Elle parle fièrement de ses deux petits-fils et de ses arrière-petits- enfants, un garçon et une fille. Comment ne pas être heureuse, quand on a épousé son ange gardien?

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