Préserver les milieux humides

Jean Massé, Le Journal des citoyens, Prévost, le 16 octobre 2014

À l’invitation d’Abrinord (Organisme de bassin versant de la rivière du Nord) et de Canards Illimités Canada (CIC), s’est tenue une conférence de presse le 18 septembre dernier à Saint-Jérôme. Ces deux organismes y ont annoncé un important projet de cartographie des milieux humides dans le bassin versant de la rivière du Nord, un territoire de 3100 km2.

Pour Ruthe Paré, chargé de projet chez Abrinord, la cartographie sera réalisée en collaboration avec CIC, en association avec 16 partenaires, dont 4 MRC et 7 municipalités. Elle visera à identifier, à classifier et à documenter l’état des milieux humides de plus de 0,5 hectare (53 800 pieds2), ce qui représente une superficie un peu plus grande qu’un terrain de football américain. Pour ce faire, CIC utilisera des photos aériennes prises en mai 2014 et appliquera une technologie de photo-interprétation reconnue par le gouvernement du Québec. À ce jour, l’organisme a déjà cartographié les milieux humides de la rive sud du Saint-Laurent. Celle de la rive nord est en cours. À terme, CIC cartographiera les milieux humides de toutes les basses terres du Saint-Laurent ainsi que la plaine du lac Saint-Jean.

Mais pourquoi une telle cartographie et à quoi peut-elle bien servir ? Le « pourquoi » se rattache directement à la mission des deux organisations. Abrinord est un organisme de bassin versant dont le mandat est de planifier et de coordonner la gestion intégrée de l’eau dans la zone du bassin versant de la rivière du Nord. De son côté CIC, un organisme privé à but non lucratif, a pour mission de conserver les milieux humides et leurs habitats reliés à la sauvagine nord-américaine ainsi que de promouvoir un environnement sain pour la faune et les humains. Son action vise essentiellement à éduquer, sensibiliser, protéger et restaurer afin de maintenir et d’assurer une meilleure gestion des milieux humides.

On le sait, ces milieux disparaissent à vue d’œil, et cela beaucoup par inconscience, puisqu’encore aujourd’hui trop de personnes ignorent leur rôle et leur importance capitale pour la vie et la biodiversité malgré les faits scientifiques avérés. Ainsi, M. Bernard Filion, directeur de CIC section Québec, a indiqué lors de sa présentation que 70 à 80% des milieux humides des secteurs urbains du Québec ont disparu. Quant à son utilité, cette cartographie constituera notamment un outil supplémentaire pour les municipalités et les MRC pour mieux planifier le développement et ainsi prévenir la perte de ces milieux. On prévoit également donner aux citoyens un accès aux données générales via Internet. Le projet devrait se terminer au printemps 2016. Il est à espérer que les promoteurs, les élus et les professionnels de l’aménagement travailleront de concert à préserver et à intégrer dans leurs plans ces milieux d’une grande richesse afin de les mettre au service de la vie.
 

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