René Grenier, Le Stéphanois, Saint-Étienne-des-Grès, octobre 2014
Armand Bellemare voit le jour le dimanche 17 juin 1923 à Saint-Étienne-des- Grès. Il est le fils légitime de Wilfrid Bellemare (1882-1953) et de Fabiana (Fabiola) Lamy (1889-1947); il est le neuvième enfant d’une famille de dix. Il est baptisé à Saint-Étienne-des-Grès le 18 juin 1923; il a pour parrain et marraine Alide Ricard et Rosée Bellemare. Il s’unit avec madame Denise St-Onge (1929-), la fille d’Alfred St-Onge (1884-1970) et de Florida Paré (1897-1961), le jeudi 30 octobre 1947 à Saint-Étienne-des-Grès Ce couple aura quatre enfants : Hélène née en 1951, Ginette née en 1953, Jacques né en 1961 et René né en 1964.
Souvenirs de son enfance
Né d’un père qui vit le jour à Saint-Thomas-de-Caxton, qui s’est marié chez nous suite à un séjour aux États-Unis, qui acheta une beurrerie aux limites de Saint-Étienne-des-Grès, sortie 196 de l’autoroute 55 et finalement qui aménagea avec sa famille à La Gabelle en 1925. Vers l’âge de trois ans, Armand s’amusait dans la beurrerie avec « la bouilloire à vapeur Q » inopérante depuis un certain temps et avec une balançoire improvisée, faite d’une échelle à l’horizontale, recouverte d’un madrier, reliée par deux câbles suspendus au toit intérieur du bâtiment.
Entre-temps, son père était devenu charretier et transportait les fournitures à la centrale électrique; son cheval et sa charrette servaient aussi au transport des blessés à l’hôpital local du site du barrage en construction (1922 à 1924). Les enfants, de langue française, étaient transportés aux écoles du village alors que les élèves anglophones prenaient le train du matin pour aller étudier à Shawinigan; un livret de billets pour le train coûtait 3,00 $ et était bon pour 40 voyages allers simples.
La voiture servant au transport des étudiant(e)s était recouverte d’une toile et comportait deux bancs pour asseoir les élèves. Ils pouvaient accepter une douzaine de passagers des familles Bellemare, Lemire, Boisvert, Turgeon, Carbonneau, etc. Notons que le transport, autant en cheval que par train, était défrayé par la compagnie. Armand se souvient aussi qu’en 1929, une dame Rosa Hamel de Sainte-Eulalie lui enseignait en classe préparatoire (aujourd’hui la maternelle); ensuite, les religieuses ont suivi.
Études secondaires
Ses deux dernières années scolaires stéphanoises ont été à l’école qui était située à la salle publique, soit au 1211, rue Principale. Âgé de seize ans, il s’inscrit à l’école pré-technique de Shawinigan. Il y rencontre le frère Camille, un grand sportif; on lui enseigne, en surplus des études, les sports : basketball et baseball en particulier. Il y étudiera trois autres années en optant pour la spécialité de machiniste. Le directeur dit le « Principal », monsieur Cyrius-N Crutchfield, surnommé « Le Père », était bien connu régionalement auprès des compagnies et inscrivait ses élèves à des travaux estivaux pour ces compagnies, aussi loin qu’à Montréal. À la fin de ses études, il trouve un emploi temporaire à la Shawinigan Water & Power; il travailla aussi à la Shawinigan Engineering et finalement, il devient employé d’Hydro Québec.
Armand : le sportif
Lorsqu’il fréquentait l’école technique, il s’impliquait beaucoup à pratiquer ses sports favoris et était considéré l’étoile du basketball; passionné pour le baseball, le frère Camille, son enseignant, lui transmettait ses connaissances et lui aida à développer ses habiletés de lanceur et de receveur. Il fait ses débuts dans la Ligue de Baseball Rural Albert Gaucher en 1940, âgé de 17 ans, comme receveur et lanceur de relève; il a été vite remarqué par son entraîneur Malcolm Landry et il se joint à l’équipe de lanceurs réguliers : Welly Charette, Armand Guimond et Paul-Émile Marchand. Grâce à ses succès, il devient lanceur de premier plan et Donat Houle devenait son receveur pour les années 1940 et 1941; Donat dut s’enrôler pour la guerre en 1942 mais rien n’a empêché Armand de gagner son premier championnat avec les Royaux cette année-là.
Quelques années plus tard, le club de Saint-Étienne se voit forcé de se retirer de la ligue pour diverses raisons. Armand continue à jouer au baseball pour d’autres clubs. Il se rappelle avoir quasi réussi une partie sans point ni coup sûr; à moins d’un retrait en 9e manche, il accorda un coup sûr à l’adversaire. Saint-Étienne de retour en 1948 dans la LBRAG, il participe à rapatrier le championnat de la ligue en 1949 et pour les deux années suivantes alors que la ligue était composée en trois sections de six clubs. Il conserve un excellent souvenir de ce dernier championnat de 1951, comme joueur et instructeur, même si certaines situations ont dû l’obliger à prendre des décisions qu’il ne regrette pas mais qui l’ont marqué. Il se retire finalement en 1955 alors qu’il agissait comme joueur de 1er but.
1954 sera son année débutante pour jouer le golf sur un terrain de quatre trous seulement, appartenant à monsieur Jean Bastien. Ce terrain était situé au bout de la rue Biron, là où passe aujourd’hui l’autoroute 55. De nos jours, il pratique ce sport sur tous les terrains environnants et âgé de 90 ans, l’an passé, il se limitait au petit terrain Les Rivières.
Les amours et sa vie familiale
À l’âge de 18 ans, il aperçoit une jeune fille du village et prédit à sa copine du temps qu’il épouserait cette jeune fille. Les années passèrent et cinq ans plus tard, il rencontre la jeune fille, Denise, l’invite au théâtre (cinéma) comme on disait dans le temps et elle deviendra son épouse l’année suivante. Il achète la maison de son père, à La Gabelle; signe le contrat d’achat en même temps que le contrat de mariage. Ici, il faut mentionner qu’en 1947, sa mère et sa sœur Marguerite sont décédées, retardant son mariage ainsi que ceux de deux de ses frères.
Son père Wilfrid vécut avec la famille d’Armand jusqu’à son décès en 1953. En 1960, la famille déménage sur le haut de la côte de l’église, dans la maison qui appartenait à monsieur Joseph Laperrière, au 1160, Principale. L’année suivante, sa belle-mère décède et le couple achète la maison des beaux-parents au 1301, Principale. La construction d’une nouvelle maison s’impose; on vend la maison des ancêtres à monsieur Réjean Boisvert et celui-ci la déménage au 121, des Dalles. Le 1er décembre 1961, la famille Bellemare aménage dans la nouvelle maison au 1160, rue Principale, tout en hébergeant le père de Denise, monsieur Alfred St-Onge jusqu’à son décès en 1970.
Aimant de la nature, Armand s’achète des terres à bois, y coupe le bois et plante environ 25 000 pins. L’année 1965 marquera un événement important dans sa vie : le feu détruit une partie du boisé sur les lots 69 et 70; on décide alors de couper vitement le bois ravagé par le feu et est qui encore utilisable, pour le transformer en billots, en « pitounes », ou en bois de chauffage. Lors de ses vacances ou journées de congé, il aimait bien se retirer en forêt afin de nettoyer les sous-bois et garder ses terres propres.
À ce moment, il me rappelle ses souvenirs de bûcheron. Au mois de septembre 1946, il demande la permission à son patron de la Shawinigan Water & Power de s’absenter pour une période de cinq à six mois afin de se rendre à Parent et de s’engager comme bûcheron. Il obtient cette faveur et le voilà dans les chantiers jusqu’à la fin de février de l’année suivante. Ce fut pour lui une belle expérience qu’il aime encore se rappeler. Ensuite, son quotidien reprit son petit train à la compagnie d’électricité et il prendra sa retraite d’Hydro-Québec le 30 juin 1983.