Projet architectural ambitieux pour les Laurentides

Michel Fortier, Le Journal des citoyens, Prévost, le 18 septembre 2014

Enfin une salle de spectacle digne de ce nom à Saint-Jérôme! Enfin un projet architectural digne de ce nom dans les Laurentides! Ce n'est pas le premier projet architectural moderne dans les Laurentides, mais comme ils ne sont pas nombreux, on les remarque. Si on passe l'îlot de l'hôtel de ville de Saint-Jérôme, somme toute assez conservateur, la Place des citoyens de Sainte-Adèle d'une belle audace et la salle de spectacle du Marais, petite, mais jolie, les Laurentides n'ont pas été particulièrement gâtées depuis le célèbre domaine de l'Estérel conçu en 1930.

Le projet de salle de spectacle de Saint-Jérôme, qui n'avait pas été appuyé par l'ex-maire Gascon, deviendra peut-être l'emblème de la détermination et de l'audace du nouveau maire Stéphane Maher. C'est avec une fierté non dissimulée que celui-ci a annoncé lors de la conférence de presse du 10 septembre ce projet de 70 millions de dollars dont 30% seront assumés par la Ville de Saint-Jérôme et 70% par le ministère de la Culture et des Communications. La première pelletée de terre est prévue pour septembre 2015 au sud de la place de la Gare et on espère que le premier spectacle aura lieu dans la nouvelle salle de 875 places en septembre 2016.

Le projet de la nouvelle salle de spectacle a été réalisé par le consortium Atelier TAG et Jodoin Lamarre Pratte architectes. Il s'agit du 5e projet lauréat d'un concours d’architecture du consortium, qui compte à son actif la Bibliothèque municipale de Châteauguay, le Théâtre du Vieux- Terrebonne, la Bibliothèque Raymond-Lévesque de Longueuil et, plus récemment, le Pavillon 5 du Musée des Beaux-arts de Montréal, et la liste ne s'arrête pas là. Mais qui est derrière le nom énigmatique de Atelier TAG? Une femme, remarquable, diton, Manon Asselin.  Le journaliste Marc-André Carignan, qui a fait ses études en architecture et qui a migré vers le journalisme, dira d'elle «que l’architecte et enseignante à l’Université de Montréal est l’une des rares femmes à avoir réussi à percer aussi brillamment le plafond de verre qui subsiste toujours en architecture, un domaine largement dominé par la gent masculine. » En une dizaine d’années à peine, Atelier TAG a remporté pas moins de six concours d’architecture majeurs à l’échelle provinciale. Parmi ceux-là, le futur Pavillon 5 du Musée des beaux-arts de Montréal, qui risque fort bien d’être un des legs les plus marquants du 375e anniversaire de la métropole.

L’architecture de la future salle d’En Scène laisse présager une superbe toiture en porte-à-faux, comme de l'origami, et qui marquera l’imaginaire en valorisant une fierté régionale, le bois du Québec.

Interrogé sur l'acoustique de la salle, Mme Asselin nous annonçait que le groupe envisage l'utilisation de panneaux acoustiques de réflexion et d'absorption qui agiront de manière programmable, et que ces panneaux pourraient être cachés derrière des panneaux de bois transparents au son permettant ainsi une harmonisation du design tout en favorisant une acoustique de grand calibre. Pour le maire Stéphane Maher, ce projet s’inscrit dans son désir de faire de sa ville une destination des arts du savoir en favorisant le développement et l'interrelation entre le centre universitaire, la bibliothèque et la très belle salle de spectacle qu'il qualifiera d'«écrin magnifique pour les précieux bijoux que sont les arts de la scène ».
 

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