World Press photo 2014 : Des images qui marquent

Olivier Béland-Côté, Échos Montréal, Montréal, septembre 2014

La scène a quelque chose de surréel. Au clair de lune, sous un ciel bleu acier, des silhouettes brandissent de petits objets lumineux, faibles lueurs dans cette nuit africaine. La photographie de John Stanmeyer n’a pourtant rien de fictif.

Réalisée pour le compte du National Geographic, l’image qui met en scène des migrants du Djibouti, portables à la main, en quête de réseau cellulaire provenant de la Somalie voisine s’est mérité le premier prix du World Press Photo 2014. Une glorieuse récompense, puisque le concours est considéré comme les Oscars du photojournalisme mondial.

De passage à Montréal après un séjour à Québec et Ottawa, l’exposition itinérante regroupe les photos de presse qui ont séduit le jury de cette prestigieuse compétition internationale. En tout, près de 100 000 clichés seront soumis. Sur ce, 150 lauréats. 150 photographies de presse, fenêtres sur l’actualité internationale et sur le quotidien de communautés et d’individus qui ont beaucoup à dire. En outre, des images uniques qui touchent, inspirent et émeuvent. Des images qui lèvent le voile sur des réalités peu connues. Comme ce cliché, sorte de portrait de famille, qui présente de jeunes Indiens, albinos et aveugles, dans un internat pour non-voyants du Bengale-Occidental. Sans l’aide de cette école, ces enfants seraient probablement à la rue.

Ou encore, cette série de photos qui met en lumière les difficultés auxquelles doivent faire face les malades mentaux dans certains pays en déroute. Ils sont pour la plupart laissés-pour-compte.

 

Des images crues, quasi insoutenables

 

Comme ce plan, pris sur le vif, quelques minutes seulement après l’attentat à la bombe survenu au marathon de Boston en avril 2013. Aux éclats de vitre et aux plaies ensanglantées se mêlent les regards remplis d’effroi d’individus allongés sur le bitume. Ou bien, cette photo d’un homme et d’une femme, enlacés, découverts sous les gravats d’une usine de textile du Bangladesh tout juste effondrée. Possiblement l’une des pires catastrophes in dustrielles de l’histoire.

 

Des image d'une grande bauté, chefs-d'oeuvre artistiques

 

Comme ces jeunes Chinois, qui pratiquent basketball, soccer et tennis de table. Signe des temps, les clichés ont été pris à partir d’un drone. Ou alors, ces portraits inédits du cougar, espèce autrefois menacée sur le territoire nord-américain, mais qui aujourd’hui voit sa population croître.

 

Enfin, les images de conflits

 

William Daniels, photojournaliste français, a couvert la guerre civile qui déchire la République centrafricaine depuis plus d’un an. Certains de ses clichés sont exposés. Plusieurs photos montrent en outre le conflit syrien. Tant les acteurs que les victimes, directes et indirectes, exposent les rouages de cette crise qui a fait à ce jour plusieurs milliers de morts.

Le volet montréalais de la tournée du World Press Photo 2014 propose également une collaboration entre William Daniels et Oxfam-Québec. Les clichés capturés par l’objectif du photojournaliste dévoilent le travail sur le terrain de l’organisme et des communautés concernés. Présentée au Marché Bonsecours encore une fois cette année, l’exposition se tient du 27 août au 28 septembre. À voir absolument !

 

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