Marie-Thérèse Dupuis-Dostie : Une énergie contagieuse

Sandrine Dussart, Journaldesvoisins.com, Montréal, août-septembre 2014

Marie-Thérèse est née pour répandre le bonheur autour d’elle, et le sourire qui éclaire son visage semble y régner en permanence! Née en 1921, Marie-Thérèse a su très tôt qu’elle serait infirmière. C’était sa vocation. Si elle a soigné les autres durant 45 ans, elle s’est également occupée des non-voyants, de 1941 à 1990.

« J’ai été guide au Club St-Laurent des aveugles, ainsi qu’au Cercle des handicapés visuels de Ville-Marie. Mon mari était demivoyant. Je l’ai rencontré en lui servant d’accompagnatrice officielle au Parc Belmont. », évoque-t-elle en riant.

 

Une retraite bien préparée

 

Afin d’être certaine de ne pas s’ennuyer, Marie-Thérèse Dupuis-Dostie commence à planifier sa retraite à 36 ans! Elle s’inscrit alors à l’Institut pédagogique de Montréal pour apprendre la peinture à l’huile, puis poursuit ses études aux États-Unis… par correspondance.

« Depuis cinq ans, je fais de la peinture acrylique au Centre de bénévoles Ahuntsic-Sud, et j’adore cela! » dit-elle, les yeux brillants. Une autre passion est venue égayer l’existence de Marie-Thérèse : le violon! « On a toujours eu un violon chez nous, mais c’est à 87 ans que j’ai décidé de suivre des leçons! Lorsque mon professeur a fermé son école, je me suis tournée vers le Violon de grand-mère», raconte-t-elle. (NDLR : Le Violon de grand-mère est un organisme mis sur pied dans l’arrondissement par Mme Irène Coursol). « Chaque vendredi, on vient me chercher pour m’amener à mon cours », explique-t-elle, ravie. Disciplinée, Marie-Thérèse s’exerce une heure par jour, et participe même à des concerts!

 

Oui à la vie!

 

En décembre 2012, Marie-Thérèse emménage aux Jardins Millen et se fait aussitôt une ribambelle d’amis. Il faut dire que notre jeune nonagénaire est d’une sociabilité hors pair. Son agenda est d’ailleurs bien rempli. Le matin, elle assiste à la messe; l’après-midi, elle boit son café au bistro de la résidence. S’enchaînent ensuite les cours de peinture, de violon et… de danse en ligne! « Je faisais aussi de l’aérobie, mais c’était trop dur! On connaît son corps et on y va selon ses capacités! », fait-elle remarquer. Lui reste-t-il du temps libre? « Parfois, avec le groupe d’acrylique, glisse-t-elle avec un brin d’espièglerie, on fait la classe buissonnière et on fi le au Planétarium ou à la Place des Arts! »

Malgré ce tourbillon d’activités, Marie-Thérèse reste fidèle à ses engagements. Elle a été bénévole au Centre Ahuntsic Sud de 1986 à 2012, et elle continue d’aller y dîner, à l’occasion, pour y retrouver ses amis de longue date… « Puisque j’ai décidé d’arrêter de conduire, je ne peux plus aller les chercher pour les amener au Centre, mais je suis heureuse de les revoir! », s’exclame-t-elle!

 

La tête pleine de rêves

 

Quatorzième d’une famille de quinze enfants, Marie-Thérèse est seule, aujourd’hui. Il y a trois ans, elle a contacté l’organisme Les Petits Frères afin de pouvoir assister à la messe de Noël… Ce fut le début d’une nouvelle aventure! « L’été dernier, je suis allée en croisière sur la rivière Richelieu avec Les Petits Frères, et j’aimerais les accompagner en France prochainement! », confie-t-elle avec enthousiasme, avant d’ajouter : « Nous revenons d’un séjour de plein air au parc d’Oka, et c’était fantastique! »

À l’aube de ses 93 printemps, Marie- Thérèse Dupuis-Dosti e se considère choyée par la vie. « J’ai beaucoup donné et reçu, et si c’était à recommencer, je referais la même chose! », affirme-t-elle. Déterminée, Marie-Thérèse regarde droit devant, car elle a encore des projets à réaliser… Un rêve? « Aller au Carnaval de Québec! Puisque j’ai deux manteaux de fourrure, je les mettrai l’un par-dessus l’autre pour rester au chaud! », lance-t-elle.
 

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