L’arrondissement propose la construction de 485 logements au 10 000, rue Meilleur

Mélanie Meloche-Holubowski, Journaldesvoisins.com, Montréal, le 29 août 2014

Plus d’une cinquantaine de résidants ont participé à une consultation publique mardi qui avait pour but de présenter les modifications apportées au projet immobilier prévu au 10 000, rue Meilleur. La proposition d’y ériger 480 unités de logements n’a certainement pas fait l’unanimité, tant auprès des citoyens, que des élus.

Rappelons que le projet en question est situé au 10 000 rue Meilleur, à l’intersection de la rue Sauvé et de la rue Meilleur, à l’endroit où se trouve le bâtiment industriel de la Crown-Cork & Seal. Depuis la fermeture de cette industrie en 2009, la Ville tente de convertir le terrain en secteur résidentiel.

Le terrain, d’une superficie de 32 938 mètres carrés (3,29 hectares), est bordé par le chemin de fer du Canadien Pacifique et est à proximité du parc Saint-Benoît, de l’école primaire Saint-Benoît et du poste d’Hydro-Québec.

 

Appui du comité

 

Le comité consultatif en urbanisme de l’arrondissement Ahunstic-Cartierville appuie le projet, puisque le promoteur accepterait de s’assurer que le parc et le jardin communautaire demeurent de nature privée; d’obtenir les ententes avec Hydro-Québec pour la construction d’un stationnement sous les lignes à haute tension; d’implanter une garderie et/ou un dépanneur sur le site; d’inclure une stratégie de gestion des eaux de ruissellement; de signer une entente avec la Ville pour la gestion des déchets et des matières recyclables.

 

Plus abordables

 

Pour sa part, le conseiller Harout Chitilian a précisé que la densification permet de construire de plus petits logements, qui, en conséquence, sont plus abordables. « Nous devons trouver la densification idéale », a-t-il dit.

Des citoyens, dont le commissaire scolaire, André Gravel, ont rappelé que les écoles et les services médicaux du quartier sont remplis à capacité et que la densification empirera le problème.

Un parent de l’école Saint-Benoît, Patrick Bourgeois, a demandé si la Ville et la commission scolaire ont prévu d’augmenter la capacité des écoles environnantes en prévision de ce projet et celui du PPU Henri-Bourassa. Le maire Gagnier a répondu qu’ « il imagine que la commission scolaire pense à agrandir ». Le commissaire, André Gravel a répondu qu’ « il y a un très sérieux problème d’espace dans les écoles d’Ahuntsic. Nous avons besoin de la collaboration de la ville. Nous ne pouvons pas développer des quartiers sans écoles »,a-t-il déploré.

M. Bourgeois a rappelé que les parents sont opposés à l’agrandissement de l’école Saint-Benoît afin qu’elle demeure une école de quartier et non « une polyvalente au primaire ».

 

Inclusion sociale

 

Certains groupes communautaires dont Solidarité Ahuntsic ont toutefois applaudi l’inclusion de nombreux logements sociaux et ont appuyé le projet. La députée, Maria Mourani, a d’ailleurs soumis une lettre aux élus à ce sujet. Si elle est heureuse de voir une certaine mixité dans ce projet, elle craint que l’ajout de tous ces logements dans un secteur défavorisé ait un impact social considérable. « Il ne suffit pas d’appuyer ce projet pour que, comme par magie, les défis actuels de ce milieu disparaissent. De ce fait, si ce projet est accepté dans sa forme actuelle, certaines mesures devront être prises pour maintenir et accroître la qualité de vie des familles. Si nous n’avons pas les moyens pour bien accueillir cet ajout de population, il faudrait revoir le nombre d’habitations », écrit-elle. Mme Mourani recommande que l’acceptation de ce projet soit « précédée ou associée à un plan de revitalisation urbaine intégré ».

Pour sa part, la résidante, Nathalie Cloutier, estime que la qualité de vie dans le quartier sera affectée sans l’ajout de services dans les CLSC et les organismes communautaires. Tout comme Maria Mourani, elle craint que ce projet accentue encore plus les pressions sociales sur ce secteur.

 

Planification

 

Certains citoyens estiment que le projet de la rue Meilleur devrait s’inscrire dans le cadre du PPU (plan particulier d’urbanisme) d’Henri-Bourassa ouest, ou du moins, que les impacts de ces deux développements résidentiels soient étudiés côte à côte. « Il faut regarder l’impact sur tout le quartier », dit Mme Cloutier « C’est le même promoteur que celui du MTQ qui revient à la charge », rappelle-t-elle.

Le maire Pierre Gagnier a simplement répondu que les citoyens ne doivent pas « mêler les sauces » et que les deux projets sont complètement distincts.

 

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